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À LA VIE À LA MORT
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LES CROIX DE BOIS

Raymond Bernard - France 1931 1h46mn - Avec Pierre Blanchar, Gabriel Gabrio, Charles Vanel, Antonin Artaud... Scénario de André Lang et Raymond Bernard, d’aprés l’oeuvre de Roland Dorgelès.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LES CROIX DE BOISCe drame de guerre poignant est une réussite du genre. Il a bénéficié d’une copie restaurée présentée à Cannes Classics 2014. Dans la ferveur et l’exaltation du début de la guerre, Demachy, encore étudiant, répond à l’appel sous les drapeaux. Il rencontre Sulphart, Bréval, Bouffioux et les autres, autrefois ouvrier, boulanger, cuisinier, désormais unis sous le nom de soldat. Ce classique du film de guerre est, avec Les Misérables (1934), la meilleure œuvre de Raymond Bernard, artisan inspiré qui avait débuté avec le cinéma muet. Le film est l’adaptation du roman éponyme du journaliste et écrivain Roland Dorgelès, qui s’inspirait lui-même de ses notes personnelles pendant la Première Guerre mondiale. Ce récit du parcours mental d’un soldat idéaliste est dans le prolongement thématique des deux modèles hollywoodiens que furent La grande parade (K. Vidor, 1925) et surtout À l’ouest rien de nouveau (L. Milestone, 1930). Il s’agissait de montrer l’horreur de la guerre du regard des premiers concernés, à savoir les combattants eux-mêmes. Pour ancrer son film dans un cadre réaliste, Raymond Bernard s’est entouré d’acteurs et de figurants ayant été soldats pendant la Grande Guerre […]

Les Croix de bois a un scénario audacieux. Pas de véritable narration à proprement parler, mais une chronique des tranchées, avec ses moments d’angoisse et d’horreur, mais aussi de camaraderie et de repos du guerrier. Une lettre de fiancée ou d’épouse, une rare et précieuse permission prodiguent un éphémère repos du guerrier, quand les croix de bois sur des tombeaux à ciel ouvert rappelant l’imminence de la mort. Le film est moins proche de la critique sociale des Sentiers de la gloire (S. Kubrick, 1957) que de l’humanisme désenchanté de Johnny s’en va-t-en guerre (D. Trumbo, 1971). Le film ne fut d’ailleurs l’objet d’aucune censure.
Pierre Blanchar, torturé, expressif, accéda avec ce film au vedettariat. Il faut redécouvrir cet acteur aujourd’hui oublié et qui fut important. À ses côtés, la sobriété de Charles Vanel et le professionnalisme de Gabriel Gabrio constituent un autre atout de la distribution. Mais il faudrait citer tous les interprètes, de l’illuminé Antonin Artaud au gouailleur Raymond Aimos, en passant par Paul Azaïs, René Bergeron ou Jean Galland.

Les Croix de bois a été restauré à la demande de Pathé qui poursuit un travail d’archivage des films du patrimoine, dans l’optique de conservation et de redécouverte des classiques d’hier. La restauration par le laboratoire L’Immagine Ritrovata de Bologne a été effectuée en 4K, exigeant 600 heures de travail consacrées à la réparation des éléments visuels et 120 heures à la restauration des éléments sonores.

Gérard Crespo, en collaboration avec le site CINEMASMAG