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BILLIE

James ERSKINE - documentaire GB 2020 1h38mn VOSTF - avec Billie Holiday, Linda Lipnack Kuehl, Count Basie, Sarah Vaughan, Charles Mingus, Tony Bennett, Jimmy Fletcher, Bobby Tucker, Jimmy Rowles, Sylvia Syms... D’après les documents et l’ébauche de biographie de Linda Lipnack Kuehl.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

BILLIEOn ne peut pas vous parler de ce documentaire sans vous dévoiler d’emblée ce qui en fait sa force, à savoir la reconstitution minutieuse et détaillée de la vie de la plus grande voix que le jazz ait jamais connu. « La vie » ? « Les vies » serait plus juste car Billie Holiday fut une femme au destin chaotique, embrassant mille parcours artistiques et amoureux. Dans l’Amérique ségrégationniste qui ne donnait presque aucune chance aux Noirs d’exister, il fallait tenter de survivre avec peu, soit dans les grandes exploitations de coton du Sud, soit dans des quartiers insalubres à la périphérie des grandes villes du Nord. Prostitution, délinquance, drogues, violences raciales… étaient le lot quotidien de ces hommes et de ces femmes, très loin du rêve américain réservé aux seuls Blancs.

Billie, née à Philadelphie en 1915, a connu tout ça à la fois, alors qu’elle n’était qu’une enfant. Tout au long d’une vie déchirée et nourrie de drames personnels, elle portera en elle les stigmates, la mémoire et les souffrances de son peuple, qu’elle transformera en un chant bouleversant tout droit sorti de ses entrailles. Un blues envoûtant et majestueux, sculpté dans les ténèbres, à l’image de son titre le plus connu : Strange fruit, évoquant le corps lynché d’un Noir pendu à un arbre.
À la fin des années 1960, dix ans après la mort de Billie Holiday, la journaliste new-yorkaise Linda Lipnack Kuehl commence une biographie officielle de l’artiste. Elle recueille 200 heures de témoignages incroyables : Charles Mingus, Tony Bennett, Sylvia Syms, Count Basie, ses amants, ses avocats, ses proxénètes – et même les agents du FBI qui l’ont arrêtée ! Mais Linda n’achèvera jamais son livre (vous découvrirez pourquoi dans le film). Après sa disparition tragique, on perd la trace du manuscrit et des enregistrements – et jusqu’au souvenir du travail de la journaliste, dont quelques fragments, des retranscriptions d’entretiens, émergent pourtant, de loin en loin, au gré de publications. Jusqu’à ce que, poussé par son producteur, James Erskine, un genre de Galahad du xxie siècle, se mette en quête du Graal… et le déniche, pieusement conservé chez un collectionneur du New Jersey.

Le film qu’il tire de ce matériau unique l’est tout autant. S’émancipant de la stricte chronologie des événements, il déroule le fil des chansons – standards incontournables ou moins connues, certaines écrites par Billie Holiday, d’autres qu’elle a inspirées ou simplement interprétées – et éclaire en croisant les témoignages sinon la part d’ombre, du moins les fêlures de l’artiste. Billie se regarde ainsi comme un polar, capturant en images le talent, la folie et la souffrance d’une légende du jazz, qui écrira lucidement d’elle-même : « je suis rapidement devenue une des esclaves les mieux payées de la région, je gagnais mille dollars par semaine, mais je n’avais pas plus de liberté que si j’avais cueilli le coton en Virginie. » (Billie Holiday, dans son autobiographie Lady sings the blues, 1956). Autour des enregistrements et d’images d’archives magnifiquement restaurées et joliment colorisées, le film articule les mille vies d’une chanteuse littéralement hors du commun et le destin à peine moins extraordinaire de Linda Lipnack Kuehl, la mystérieuse journaliste qui semble s’être brûlée les ailes en s’approchant de trop près de l’étoile noire.