UTOPIA SAINTE BERNADETTE
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Coopérative QUI VIVRA BÉRAT habitat partagé en évolution la Ménardière
Une autre façon de vivre ? Une autre façon de vieillir ? Voilà 4 ans, qu’un groupe de retraités a investi le Domaine de la Ménardière en créant une coopérative. Objectif : Vivre et vieillir ensemble solidaires et actifs jusqu’au bout du chemin. Chambres d’hôtes, Conc...

SÉANCES BÉBÉS
  Les séances “bébé” sont des séances où les parents peuvent venir avec leur nouveaux nés. Et déguster un film pendant qu’ils roupillent dans leurs bras. Les séances sont évidemment ouvertes à tous les spectateurs, il suffit de savoir qu’il peut arriver qu’un bébé fasse du bruit en suçant son pou...

30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de la...

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Projection unique le jeudi 9 juin à 20h. Le film sera suivi d’une discussion avec Simon Cossus (Directeur Enercoop Occitanie et Ambassadeur Negawatt). Séance organisée et en présence des membres d’Alternatiba et Enercoop.
À l’heure où le nucléaire semble s’imposer dans les débats sur l’énergie en France, Alternatiba, Negawatt et Enercoop viendront questionner ce choix politique : un autre scénario est-il possible ?

L’ÉTÉ NUCLÉAIRE

Gaël LÉPINGLE - France 2021 1h21mn - avec Shaïn Boumédine, Théo Augier, Carmen Kassovitz, Manon Valentin...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

L’ÉTÉ NUCLÉAIREÇa peut être tout à l’heure, demain, à tout moment. C’est l’été. Sportif accompli, Victor court dans la campagne champenoise. Les écouteurs vissés dans les oreilles, il n’entend pas hurler les sirènes d’alerte des villages environnants. Pas plus qu’il ne reçoit les appels ni les messages, innombrables, de plus en plus insistants, de sa compagne, de sa famille, qui le pressent de rallier le point d’évacuation mis en place par les pouvoirs publics : l’impensable s’est produit, un incident est en cours à la centrale nucléaire voisine. Son jogging l’ayant mené au milieu de nulle part, Victor reprend sa course vers le bourg le plus proche, croise sur sa route cinq de ses amis d’enfance dont la voiture a versé dans un fossé. Suivant leurs souvenirs des quelques consignes de sécurité données aux riverains de la centrale, les six très jeunes gens décident de rester soudés et de se calfeutrer dans une ferme voisine. Se pensant à l’abri, ils découvrent par les informations télévisées l’ampleur de la catastrophe, d’abord minimisée par les autorités. Face à une menace d’autant plus inquiétante qu’elle est invisible, confinés de leur mieux, ils tentent de s’organiser pour survivre – et se supporter – en attendant d’hypothétiques secours.

Voilà un film qui tombe à point nommé pour rafraîchir nos mémoires de poissons rouges. 1979 : Three Mile Island ; 1986 : Tchernobyl ; 2011 : Fukushima. Un barrage hydroélectrique, un champ d’éoliennes ou de panneaux solaires, même une centrale à charbon, quels que soient leurs inconvénients, n’ont pas la dangerosité d’une centrale nucléaire susceptible de tuer, contaminer pour des siècles un territoire, étendre sa dangerosité sur un pays, un continent… Chacun de ces accidents « majeurs » a été l’occasion d’une prise de conscience mondiale des populations, redécouvrant à chaque fois avec effroi à quel point le sort de l’humanité tout entière était confié entre les mains d’apprentis sorciers. À chaque catastrophe, les dirigeants, les politiques, ont promis juré que « plus jamais ça », qu’il était urgent de sortir du nucléaire, que notre survie en dépendait… Avec, en sourdine mais bien présente, cette petite musique persistante qui sussurait à l’oreille que « ça n’arriverait pas en France », qu’il n’y a de toutes façons « pas d’alternative » au nucléaire pour chauffer – éclairer – transporter – manufacturer dans nos beaux pays industrialisés. Que « chez nous », les centrales sont fiables et sous contrôle (pas comme chez ces sous-développés soviétiques), qu’il n’y a pas ici de tsunamis ni de séismes (pas comme chez ces irresponsables japonais) – et que d’ailleurs, ce ne fut jamais vraiment démenti, le nuage radioactif échappé de la centrale de Tchernobyl avait, grâce à l’anticyclone des Açores, soigneusement contourné les frontières de notre beau pays (on en retrouva pourtant des traces jusqu’aux monts d’Arrée). Il y eut de par le monde quelques incidents « graves », survenus au fil des ans sur les sites de Saint-Laurent-des-Eaux, de Vandellos, de la Hague, du Blayais, du Tricastin, de Kashiwazaki-Kariwa, qu’on oublia bien vite. Tout comme la découverte par l’opinion publique des conditions effroyables dans lesquelles est extrait l’uranium qui sert de combustible à nos centrales. Ou de l’indémerdable problème du stockage des déchets radioactifs, légué par nous aux générations futures, à la Hague ou à Bure… Notre mémoire est bien volatile. À peine une décennie après Fukushima, la grande trouille (justifiée mais si tardive) du réchauffement climatique et de ses effets a élevé dans l’imaginaire des gouvernants français le nucléaire au rang de solution miracle. « Seule énergie propre », disent-ils, pour justifier leur politique de fuite en avant. Le film d’anticipation (qui anticipe de si peu) de Gaël Lépingle, huis-clos à ciel ouvert, tendu, impressionnant d’efficacité, contribue à opposer un démenti cinglant à cette croyance.