UTOPIA SAINTE BERNADETTE
5 avenue du Docteur Pezet, 34090 Montpellier (Tram 1 Saint Eloi)


INFOS PRATIQUES et TARIFS

LA GAZETTE UTOPIA (à télécharger au format PDF)
Où trouver la gazette (carte des dépôts)

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

SÉANCES BÉBÉS
  Les séances “bébé” sont des séances où les parents peuvent venir avec leur nouveaux nés. Et déguster un film pendant qu’ils roupillent dans leurs bras. Les séances sont évidemment ouvertes à tous les spectateurs, il suffit de savoir qu’il peut arriver qu’un bébé fasse du bruit en suçant son pou...

30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de la...

À LA VIE À LA MORT
Quelle joie de se retrouver sous les étoiles hier à Berat, en Haute-Garonne!Expo, rencontre et ciné avec Nevada. Quel bonheur.Déjà 200 personnes pour les prémisses d’un nouveau lieu vivant et pluridisciplinaire co animé par les habitants. Ce sont les premières festivités de l’été d’Utopia et du ...

Soutenez Utopia Palmer

COMPÉTITION OFFICIELLE

Mariano COHN et Gaston DUPRAT - Argentine 2021 1h54mn VOSTF - avec Penelope Cruz, Antonio Banderas, Oscar Martinez, José Luis Gomez... Scénario d’Andrés Duprat, Gaston Duprat et Mariano Cohn.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

COMPÉTITION OFFICIELLEAu crépuscule de sa carrière et au sommet de sa réussite entrepreneuriale, un milliardaire se retourne avec scepticisme sur son existence et constate qu’il ne restera pas grand-chose de son passage sur Terre quand il ne sera plus. L’argent, le pouvoir, les demeures ostentatoires, certes. Les courtisans et leurs courbettes, bien sûr. Mais rien qui marquera l’histoire de son sceau. Le voilà qui réfléchit… L’art ! Bon sang, mais c’est bien sûr ! C’est par l’art qu’il laissera une trace, c’est grâce à l’art que l’on se souviendra de lui. Et qu’importe s’il n’y connaît rien, s’il n’a jamais ouvert un livre, encore moins visité une exposition ou ressenti le moindre intérêt pour le cinéma. Il a l’essentiel : le pognon, le fric, le flouze. Grâce à sa fortune, il peut s’inventer une nouvelle carrière : producteur de cinéma. Pour frapper un grand coup, il choisit l’adaptation d’un best-seller (acheté à prix d’or et bien entendu pas lu), puis s’entoure d’une cinéaste en vogue, sulfureuse, adulée par les critiques, et des deux « meilleurs comédiens » du moment : Ivan Torres et Felix Rivero.
Il va même jusqu’à prêter sa fondation (un bloc ultramoderne de verre et de béton, aussi glacial qu’un dirigeant du CAC 40) pour le travail de préparation et s’offrira bien sûr le privilège de s’inviter, en toute discrétion, aux répétitions.



Justement, parlons-en des répétitions. Lola Cuevas (Penelope Cruz en rousse incendiaire) est une artiste exigeante, intraitable sur la préparation de son film. Elle dirige d’une main de fer ce qu’elle considère comme étant les fondations de son œuvre. Laquelle sera grandiose, elle en est intimement convaincue. Ses comédiens quant à eux sont plus dubitatifs sur sa direction d’acteur et sur les techniques de préparation qu’elle leur impose… A quoi bon tout ce cirque, ces exercices d’introspection, ces face-à-face conceptuels ? Ils sont des comédiens professionnels, non ?
Justement, parlons-en des comédiens. Tout les oppose et disons-le clairement : ils se détestent. Félix (Antonio Banderas) est une superstar internationale, habituée des grosses productions à succès, le genre à faire de la pub pour des petites capsules de café en aluminium, à soigner ses abdos et son style vestimentaire, à rouler en Porsche et à se pavaner aux bras d’une bombe bien balancée, si possible mannequin de profession. Ivan (Oscar Martinez), lui, vient du milieu plus confidentiel du théâââtre, il ne s’encombre pas de ces choses superflues que sont les apparences, la notoriété, les prix d’interprétation, il est fidèle en amour et marié depuis de longues années avec une auteure de livres pour enfants à la beauté tout intérieure. Le soir, dans leur vieux canapé, ils écoutent de la musique concrète et s’extasient comme il se doit, au moment où il se doit.
Deux carrières antinomiques, deux écoles artistiques, deux cartes du monde et surtout deux egos surdimensionnés vont s’affronter, sous l’œil à la fois aiguisé, féministe, militant et souvent exaspéré de Lola Cuevas – qui n’a rien à leur envier côté hypertrophie du moi. La bataille va être saignante… et pour nous, spectateurs, assez jubilatoire.

Comédie cinglante sur le monde du cinéma et plus généralement de la création, sur ses tics de langage, ses codes abscons, son arrogance et sa superficialité, Compétition officielle est aussi, bien sûr, un excellent film de cinéma : sens du rythme et du montage, équilibre parfaitement dosé entre humour et cynisme, drame et farce, fiction et réalité. Et trois comédiens qui s’en donnent visiblement à cœur joie, maitrisant à la perfection l’art du second degré.