SÉANCES BÉBÉS
Les séances “bébé” sont des séances où les parents peuvent venir avec leur nouveaux nés. Et déguster un film pendant qu’ils roupillent dans leurs bras. Les séances sont évidemment ouvertes à tous les spectateurs, il suffit de savoir qu’il peut arriver qu’un bébé fasse du bruit en suçant son pouc...
30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de la...
À LA VIE À LA MORT
Quelle joie de se retrouver sous les étoiles hier à Berat, en Haute-Garonne!Expo, rencontre et ciné avec Nevada. Quel bonheur.Déjà 200 personnes pour les prémisses d’un nouveau lieu vivant et pluridisciplinaire co animé par les habitants. Ce sont les premières festivités de l’été d’Utopia et du ...
Akira KUROSAWA - Japon 1951 1h28mn VOSTF - avec Toshiro Mifune, Machilo Kyo, Masayuki Mori, Takashi Shimura, Minoru Chiaki... Scénario d’Akira Kurosawa et Shinobu Hashimoto, d’après deux nouvelles de Ryunosuke Akutagawa, Dans le fourré et Rashomon. Lion d’or, Festival de Venise 1951, Oscar 1952 du Meilleur film étranger.
(ATTENTION ! Cette page est une archive !)
« La caméra est placée dans la conscience même des protagonistes… Rashômon est un véritable “thriller” de la vérité, une vérité toujours fluctuante. »
Aldo Tassone, Akira Kurosawa, 1983
Rashômon n’est pas l’œuvre d’un débutant, loin s’en faut. En 1951, Akira Kurosawa a déjà onze réalisations à son actif, dont quelques réussites majeures – on ne citera que L’Ange ivre en 1948 et Chien enragé en 1949. Mais c’est avec ce « Jidai Geki » (film d’époque se déroulant avant l’ère Meiji, autrement dit avant le milieu du xixe siècle, début d’une politique de modernisation du Japon) que le réalisateur a été mondialement reconnu. On peut même dire que c’est avec Rashômon que le cinéma japonais tout entier a enfin acquis une audience internationale. Film historique donc, qui ne relève cependant pas des fresques épiques du cinéaste, mais qui s’inscrit plutôt dans sa veine intimiste.
Sous le portique d’un vieux temple en ruines, aux portes de la ville de Kyoto, trois hommes s’abritent de la pluie. Nous sommes au viiie siècle, les guerres et la famine font rage. Pourtant un jeune moine et un vieux bûcheron sont plus terrifiés encore par le procès auquel ils viennent d’assister. « Ma foi en l’homme en est ébranlée » dit le moine.
Ils sont si troublés qu’ils vont obliger le troisième voyageur à écouter le récit de ce procès : celui d’un bandit célèbre, accusé d’avoir violé une jeune femme et tué son mari. Le drame a eu lieu dans dans cette même forêt, à l’orée de laquelle s’élève le portique de Rashomon…
Dans la clairière ensoleillée, quatre fois le drame va se jouer. Selon les quatre versions qu’en ont données le bandit, la femme, le mari mort (qui parle par la bouche d’une sorcière) et le bûcheron, témoin du drame. Kurosawa alterne, avec une maîtrise admirable, les gros plans des visages et les plongées ou contre-plongées dans les arbres. À la fois il fouille les âmes et réintègre les humains dans la nature…
Chacun sa vérité, à la manière de Pirandello ? Pas tout à fait, car la vérité, ici, on la devine. Deux des quatre récits se recoupent. Les mensonges de chacun ne sont pas motivés par le désir d’échapper à la justice, ils naissent plutôt du refus de s’accepter soi-même, avec ses lâchetés et ses petitesses. Et aussi, chez la femme surtout, d’un désir inavoué, plus ou moins conscient, d’auto-punition.
Voyage pénétrant au cœur de l’âme humaine, en laquelle Kurosawa affirme sa foi envers et contre tout, Rashômon est aussi un spectacle splendide. Comme qui dirait un chef-d’œuvre…
Pour les cinéphiles amateurs de chiffres, on signalera que Rashômon est le cinquième film consécutif que Kurosawa a tourné avec son acteur fétiche Toshiro Mifune. Les deux inséparables auront collaboré 17 fois, de L’Ange ivre en 1948 au sublime Barberousse en 1965.