UTOPIA SAINTE BERNADETTE
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SÉANCES BÉBÉS
  Les séances “bébé” sont des séances où les parents peuvent venir avec leur nouveaux nés. Et déguster un film pendant qu’ils roupillent dans leurs bras. Les séances sont évidemment ouvertes à tous les spectateurs, il suffit de savoir qu’il peut arriver qu’un bébé fasse du bruit en suçant son pou...

30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de la...

À LA VIE À LA MORT
Quelle joie de se retrouver sous les étoiles hier à Berat, en Haute-Garonne!Expo, rencontre et ciné avec Nevada. Quel bonheur.Déjà 200 personnes pour les prémisses d’un nouveau lieu vivant et pluridisciplinaire co animé par les habitants. Ce sont les premières festivités de l’été d’Utopia et du ...

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LE SERMENT DE PAMFIR

Écrit et réalisé par Dmytro SUKHLYTKYY-SOBCHUK - Ukraine 2022 1h42mn VOSTF - avec Oleksandr Yatsentyuk, Stanislav PotIak, Solomiya Kyrylova, Olena Khokhlatkina...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LE SERMENT DE PAMFIRPremier film impressionnant par sa maîtrise, sélectionné et remarqué à la Quinzaine des Cinéastes à Cannes cette année, Le Serment de Pamfir aurait fait une magnifique Caméra d'or (récompense du meilleur premier film) ex aequo avec War pony (très beau film au demeurant, sortie prévue début 2023). Mais le jury en a décidé autrement et n'a pas souhaité partager le prix, dommage...
Si le film ne parle pas de la guerre avec la Russie, difficile de ne pas tenir compte du fait que le film est ukrainien et se situe près d’une frontière, même si c’est une frontière avec la Roumanie et la Moldavie. Lors de la première projection à Cannes, le cinéaste s’exprimait ainsi : « J’ai le sentiment que depuis trente ans, depuis que l’Ukraine est indépendante, nous nous sommes appropriés les aspirations des générations antérieures, nous voulons vivre à l’écart de la sphère d’influence de l’empire soviétique. Pamfir est un père qui veut ce qu’il y a de mieux pour son fils et qui fait tout pour y parvenir, y compris tenter l’impossible. Plus nous réfléchissons à notre identité et aux raisons pour lesquelles nous sommes en guerre, plus nous prenons conscience que les fondements de ce combat pour la liberté ne remontent pas à dix ou trente ans, mais à des siècles. »

Le Serment de Pamfir est un récit à l’intrigue très simple, comme le sont les tragédies antiques, et comme le sont aussi les westerns, au carrefour de différentes cultures à travers le carnaval Malanka (nouvel an ukrainien) durant lequel l’histoire se déroule, dans la région de Tchernivtsi où se mêlent Roumains, Moldaves et Arméniens et où les habitants croient en Dieu, en la Sainte Trinité, tout en obéissant à des rites païens ou en consultant des voyants ! Mélange de traditions païennes et chrétiennes, Malanka est associé à la mort et à la résurrection qui lui succède. Comme dans un western, Pamfir et les autres personnages du film ont cette force archétypale qui caractérise aussi les tragédies. Ancien contrebandier repenti, il retrouve femme et enfant après de longs mois d’absence. Lorsque son fils se trouve mêlé à un incendie criminel, Pamfir se voit contraint de réparer le préjudice. Mais devant les sommes en jeu, il n’a d’autre choix que de renouer avec son passé, de pactiser à nouveau avec les truands de cette ville frontalière et toute la chaîne de corruption qui en régit les rapports sociaux. Et là on rejoint un autre genre dont Le Serment de Pamfir pourrait aussi se revendiquer, le polar façon James Ellroy, où toute la ville est corrompue jusqu’à la racine et ne peut se purifier que dans la violence, où toute tentative de rédemption finit par se révéler illusoire, comme celle du personnage de Carlito dans L’Impasse de Brian de Palma.

Formellement brillant, le film se dessine en surimpression sur un arrière-plan aux motifs qui en soulignent subtilement la nature tragique et ancestrale. Il mêle couleurs sanglantes, formes primitives du carnaval, au feu, à la violence du récit, et à des personnages superbement interprétés, avec au centre la figure de Pamfir, dont la brutalité marmoréenne et la détermination portent cette histoire de guerre personnelle contre le destin, dans une région frontalière, sur ces limites ténues et floues entre les cultures, les peuples, où tout n’est que confusion et chaos.