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RIMINI

Ulrich SEIDL - Autriche 2022 1h54mn VOSTF - avec Michael Thomas, Tessa Göttlicher, Hans-Michael Rehberg, Inge Maux... Scénario d’Ulrich Seidl et Veronika Franz.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

RIMINI« Le soir quand l’Italie est triste, elle ressemble à Rimini. Oui, à côté de Rimini, même Palavas a l’air sexy. Car à côté de Rimini, La Grande-Motte ressemble à Venise. » (Rimini, chanson des Wampas)

Si l’on devait comparer le cinéaste Ulrich Seidl à un peintre, ce serait peut-être à Jérôme Bosch qui, par l’outrance de son imagination, peignait le côté sombre de ses contemporains de la Flandre du xve siècle. S’il devait y avoir une comparaison cinématographique, ce pourrait être avec Fassbinder, dont quasiment tous les films évoquaient les démons de l’Allemagne des années 70, où se confrontaient les anciens nazis et les jeunes de la troisième génération. Ou alors avec les cinéastes de la comédie sociale italienne, cinglante et cruelle : Scola ou Risi. Seidl est autrichien, citoyen de ce petit pays autrefois berceau d’un Empire, qui a produit le meilleur (Mozart, Klimt, Stefan Zweig…) mais aussi le pire (un certain peintre raté nommé Adolf Hitler). Depuis plus de 30 ans, Ulrich Seidl ausculte ses compatriotes, à travers des documentaires saisissants et une poignée de fictions abrasives, dont une trilogie sur l’amour (réduit à l’obscénité du tourisme sexuel), la foi, et l’espoir. On peut donc dire sans vous enduire d’erreur que ce spécialiste des tréfonds les moins reluisants de l’âme humaine a sans doute réalisé avec Rimini son film le plus humain, attachant et lumineux, malgré son héros passablement pathétique.



Richie Bravo est une sorte de crooner raté pour Ehpad et animations de supermarché. Et pour couronner le tout, Richie a échoué à Rimini, une ville balnéaire de l’Adriatique passablement sinistre, surtout connue pour le nombre record de ses boîtes de nuit – et accessoirement pout la mort par overdose du coureur cycliste Marco Pantani dans un de ses hôtels. Richie Bravo exerce donc ses talents dans ce Palavas en pire et, non content de pousser mollement la chansonnette devant des vieilles dames germaniques, il assure parfois les prolongations dans leur chambre moyennant quelques billets supplémentaires… Il a laissé derrière lui un vieux père mourant – qui ne peut pas s’empêcher de chanter quelques chants nazis avec le peu de souffle qui lui reste – ainsi qu’un frère parti en Roumanie assouvir des passions peu avouables. Sa vie n’est déjà pas folichonne mais elle devient franchement compliquée quand sa fille, dont il n’a plus de nouvelles depuis des lustres – précisons qu’il n’a pas cherché à en avoir –, se rappelle à son bon souvenir. Non pas qu’elle soit prise d’un brusque élan d’amour filial mais parce qu’elle est persuadée que son paternel a trouvé un filon confortable dans cette station balnéaire réputée et qu’elle espère bien en profiter un peu !

Rimini s’inscrit dans une certaine tradition des films de losers et de leur rédemption, quelque part entre les films des frères Coen avec leurs héros cabossés (Richie évoque un peu The Dude dans Big Lebowski) et The Wrestler de Darren Aronofsky, avec Mickey Rourke en catcheur au bout du rouleau. Mais ne vous attendez pas à une fin tire-larmes où le loser va se surpasser. On reste dans l’univers passablement noir de Seidl, mais on ne peut s’empêcher de se prendre d’affection pour ce personnage touchant dans ses tentatives désespérées de trouver un deuxième souffle, voire une deuxième vie. Et Seidl prouve une fois de plus qu’il est un grand metteur en scène, faisant de Rimini hors saison un espace fascinant fait de brume et d’hôtels fantomatiques, aussi beau à voir que dérisoire à vivre.