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SHE SAID

Maria SCHRADER - USA 2022 2h09mn VOSTF - avec Carey Mulligan, Zoe Kazan, Patricia Clarkson, Andre Braugher, Jennifer Ehle, Samantha Morton, Angela Yeoh, Ashley Judd (dans son propre rôle)... Scénario de Rebecca Lenkiewicz. D’après le livre #MeToo, L’Enquête qui a tout déclenché de Jodi Kantor et Megan Twohey, lui-même basé sur l’enquête du New York Times de Jodi Kantor, Megan Twohey et Rebecca Corbett.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

SHE SAIDTout part d’une enquête du New York Times menée par trois femmes : Jodi Kantor, Megan Twohey et leur rédactrice en chef Rebecca Corbett, récompensée par le prestigieux Prix Pulitzer. She said retrace donc avec brio une enquête journalistique, comme nous avions pu le voir auparavant dans Les Hommes du président, le classique d’Alan J. Pakula, ou plus récemment dans l’excellent Spotlight de Tom McCarthy. On y retrouve la rigueur et la ténacité de journalistes conscientes de l’importance de leur rôle, bien décidées à faire éclater au grand jour la vérité. Le film ne tombe jamais dans le piège du voyeurisme ou du sensationnalisme, et épouse parfaitement le travail de ces femmes remarquables qui ont su révéler et prouver les agissements crapuleux d’un homme qui se croyait intouchable.



À l’origine, en 2017, Jodi Kantor et Megan Twihey décident d’enquêter sur les rumeurs de comportement abusif qui circulent depuis des années autour du puissant producteur de Miramax – puis de la Weinstein Company –, Harvey Weinstein. Au fil de leurs investigations, elles constatent rapidement qu’un grand nombre de collaboratrices proches et d’actrices auraient subi des avances sexuelles forcées et répétées de la part du mogul. Mais il n’y a jamais eu de poursuites judiciaires et les rares fois où des femmes ont envisagé de porter plainte, leur silence a été acheté à prix d’or. Weinstein menaçait également les comédiennes qu’il employait de les priver d’accès aux médias ou de rôles dans ses productions au cas où elles seraient tentées de parler. Et d’autres étaient contraintes au silence grâce à la signature de contrats de confidentialités avec clauses de non-divulgation. Plus les deux journalistes progressent dans leur enquête, plus elles s’aperçoivent que Weinstein et une partie de son entourage ont mis en place un système où tout est contrôlé : une véritable omerta entoure le prédateur sexuel. Mais grâce à la coopération de femmes déterminées à briser ce silence insoutenable, un article détaillant les allégations de comportements abusifs étouffées depuis plus de 30 ans a enfin pu être publié dans les colonnes de ce grand journal qu’est le New York Times.

Maria Schrader, actrice-réalisatrice allemande à qui l’on doit entre autres le très réussi I’m your man, sorti en juin dernier, signe ici un film remarquable de sobriété et d’intelligence. En évitant toute scène superflue de flashback et en ne montrant jamais à l’écran le nabab hollywoodien, elle focalise tout l’enjeu du film sur le travail minutieux et exemplaire des reporters. Car au-delà de l’affaire, ce film est un véritable hommage aux journalistes d’investigation, en même temps qu’aux femmes qui ont trouvé la force de dénoncer et combattre les abus sexuels commis par un homme tout puissant, qu’elles en aient été victimes ou témoins. S’il ne faut citer qu’un nom, ce sera celui d’Ashley Judd, comédienne qui joue d’ailleurs son propre rôle dans She said. Leur courage et leur engagement commun ont permis d’ouvrir un débat national et ont grandement favorisé le développement du mouvement #MeToo, ainsi que la dénonciation publique du système qui permettait aux prédateurs sexuels d’opérer en toute impunité. Un film passionnant et nécessaire qui marque une étape importante dans le combat contre cette toxicité masculine qui ronge nos sociétés.