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SÉANCES BÉBÉS
  Les séances “bébé” sont des séances où les parents peuvent venir avec leur nouveaux nés. Et déguster un film pendant qu’ils roupillent dans leurs bras. Les séances sont évidemment ouvertes à tous les spectateurs, il suffit de savoir qu’il peut arriver qu’un bébé fasse du bruit en suçant son pou...

30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de la...

À LA VIE À LA MORT
Quelle joie de se retrouver sous les étoiles hier à Berat, en Haute-Garonne!Expo, rencontre et ciné avec Nevada. Quel bonheur.Déjà 200 personnes pour les prémisses d’un nouveau lieu vivant et pluridisciplinaire co animé par les habitants. Ce sont les premières festivités de l’été d’Utopia et du ...

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Séance unique le mardi 21 février à 20h, suivie d'un numéro haut en couleurs du cabaret "Mystic Mermaid", et d'un apéritif.
Dans le cadre du cycle de projections "Les sens de la fête" du 20 au 24 février, organisé par les étudiant.es du Master 2 Professionnel Métiers de la diffusion du cinéma et de l'audiovisuel.

TOURNÉE

Mathieu AMALRIC - France 2010 1h51mn - avec Mimi Le Meaux, Kitten on the Keys, Dirty Martini, Julie Atlas Muz, Evie Lovelle, Roky Roulette, Matthieu Amalric, Damien Odoul, Julie Ferrier... Scénario de Mathieu Amalric, Philippe Di Folco et Marcelo Novais Teles. Prix de la Mise en Scène et Prix de la Critique Internationale au Festival de Cannes 2010.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

TOURNÉEElles portent fièrement leurs rondeurs hors du commun, leurs tatouages de bikeuses. Elles débordent de vitalité et d’une irradiante liberté… Elles affichent des noms incroyables : Mimi Le Meaux, Dirty Martini, Evie Lovelle, Roky Roulette… Des vrais noms de music hall. Pas un hasard, puisque les irrésistibles héroïnes de Tournée sont des actrices / performeuses / comédiennes multicartes de cabaret, des pointures de ce que l’on appelle le new burlesque. Un genre complet, florissant dans les années 20/30 aux Etats Unis, qui mêlait chansons, numéros humoristiques et satiriques et effeuillage polisson. Un genre tombé en désuétude pour se réduire à sa plus simple et pauvre expression : le strip-tease, avant d’être ressuscité par la scène rock et lesbienne américaine au milieu des années 90 pour devenir un spectacle drôle et branché, notamment sous l’impulsion de personnages comme la splendide et vénéneuse Dita Von Teese.

Matthieu Amalric, particulièrement touché par un texte méconnu de Colette, L’Envers du Music-Hall, écrit à une période où les filles de joie et de la scène tenaient le haut du pavé, a réussi à intégrer cet univers dans une fiction, en utilisant de manière quasi documentaire la tournée de ces filles, une tournée que le réalisateur fit réellement organiser, devant un vrai public. Et on découvre à quel point ces filles, à la beauté incroyable mais hors des canons imposés, font preuve d’une inventivité et d’une sensualité folles, interprétant des jeux de rôles hilarants lors de spectacles portés par les musiques rock et soul que l’on aime (ah ! Le I put a spell on you ! de Screamin Jay Hawkins !).
Un univers fondamentalement féminin où Joachim, le producteur incarné à merveille par Amalric, tout en assurance factice avec ses costards de maquereau, sa moustache virile et ses cigares, est soi-disant le chef d’orchestre mais fait bien peu le poids face à la force libre des filles qui ne manquent pas une occasion de lui rappeler que c’est leur spectacle ! Car il y a deux films en un : Tournée est aussi un hommage à la folie parfois autodestructrice des producteurs, ces gens qui osent tout, mettent en péril eux-mêmes et leur proches, se fâchent avec tout le monde pour se retrouver dans une solitude que seuls d’autres solitaires – comme les filles du New Burlesque – peuvent comprendre.

Pour renforcer cette atmosphère de puissantes solitudes hors du monde réel, qui ne peuvent trouver consolation que dans la famille du spectacle, Amalric utilise admirablement des lieux hors de l’espace et du temps. Sa tournée ne parcourt que les villes portuaires, Saint Nazaire, Le Havre, la Rochelle, ces lieux ouverts sur l’ailleurs dont on peut toujours s’enfuir. Un périple ponctué d’improbables rencontres, qui s’arrête d’aires d’autoroutes en hôtels impersonnels (vous savez, ces hôtels Accor dont les halls sont baignés 24h/24 d’une musique insipide), dont l’inhumanité est soudainement brisée par le souffle de liberté insolente que représente la petite troupe.
Tournée, film errant et libre en même temps que remarquablement maîtrisé (il n’a pas volé son prix de la mise en scène) est une magnifique claque aux préjugés, un havre romanesque où ceux qui se fuient se retrouvent pour s’aimer.