UTOPIA SAINTE BERNADETTE
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Coopérative QUI VIVRA BÉRAT habitat partagé en évolution la Ménardière
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SÉANCES BÉBÉS
  Les séances “bébé” sont des séances où les parents peuvent venir avec leur nouveaux nés. Et déguster un film pendant qu’ils roupillent dans leurs bras. Les séances sont évidemment ouvertes à tous les spectateurs, il suffit de savoir qu’il peut arriver qu’un bébé fasse du bruit en suçant son pou...

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Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de la...

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Séance unique le mardi 7 mars à 20h dans le cadre du cycle ACID POP, L'UNIVERSITÉ POPULAIRE DU CINEMA. Le film Vedette sera précédé d’une masterclass en présence de Claudine Bories et Patrice Chagnard, les réalisateurs du film, accompagnés pour l’occasion de Nora Martirosyan, cinéaste adhérente de l’ACID. La soirée se terminera autour d’un débat entre le public et les intervenants.
Séance en partenariat avec le Master 2 Pro « Métiers de la Diffusion du Cinéma et de l’Audiovisuel » (MDCA) et le Master 2 « Création documentaire » de l’université Paul Valéry.

VEDETTE

Claudine BORIES et Patrice CHAGNARD - documentaire France 2021 1h40 - avec Vedette, Élise, Nicole, Claudine...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

VEDETTEReine incontestée à 10 lieues à la ronde, Vedette, c’est la beauté, la force, la puissance faites vache. Sûre de sa supériorité et de sa force tranquille, elle domine naturellement le petit peuple bovin qui broute respecteusement en contrebas de son aire, sur les pentes de la montagne. Massive, impériale, débonnaire, sa silhouette sombre et musculeuse se découpe sur les paysages arides comme sur le ciel tourmenté – et la cloche maousse qu’elle porte fièrement au cou filerait le bourdon à Notre-Dame. Vedette est cependant attentive à ce que nulle génisse un peu trop impétueuse ne s’aventure à lui chercher des poux dans une tiare conquise de haute lutte, en même temps que son droit à la meilleure herbe du pâturage. Car Vedette est sans doute reine, mais une reine élue, une reine guerrière qui ne rechigne pas à y descendre, dans l’arène, pour défendre son titre à coups de corne et de toute sa masse. Qu’on ne se méprenne pas : pas question, dans ces arènes montagnardes, de spectacle sanguinolant opposant l’Homme à la Bête, ni de fiers combattants pailletés de lumière pour émoustiller les belles étrangères. Ici, les vaches se jaugent, les vaches se mesurent les unes aux autres – et ce sont les vaches, et nul autre, qui sacrent leur reine. Ce sont elles, les véritables patronnes, les génies bovins de ces alpages reculés. S’ils font commerce de leur lait et de leur bidoche, les éleveurs, c’est eux-mêmes qui le disent, s’adaptent humblement à l’organisation naturelle et sociale des bestiaux.

Vedette fait partie d’un troupeau élevé avec amour, avec passion par Élise et Nicole, deux formidables fermières, voisines de Claudine Bories et Patrice Chagnard – un couple de réalisateurs de films documentaires qui vient aussi souvent que possible se ressourcer dans ce coin perdu, cerné par les sommets des Alpes suisses. Or il advient que Vedette vieillit. À coup sûr, le moment n’est plus très éloigné où l’une de ses rivales parviendra à lui ravir son titre et sa couronne. Élise et Nicole ne se résignent pas à la perspective de voir leur reine peu à peu déchoir : tant d’histoires partagées entre elles, tant de soins et d’amour, tant de souvenirs… Nos sentimentales éleveuses proposent à leurs voisins citadins de prendre quelques temps Vedette en pension – comme en maison de retraite. Plutôt versés dans l’observation (filmée) des rapports humains (on leur doit entre autre Les Arrivants, magnifique documentaire sur la question de la gestion administrative des étrangers exilés), totalement novices en la matière, Claudine et Patrice apprennent patiemment l’art de soigner une bête de plusieurs quintaux et s’emploient à se faire apprivoiser par Vedette.

La prise de contact apeurée, l’incompréhension réciproque, le film documente avec beaucoup d’humour et de grâce la rencontre improbable du couple des villes, bardé de préjugés, et de l’animale encore sauvage, fière, hiératique, qui hésite longtemps à les adopter. Des premières tentatives d’approche, peu probantes, jusqu’au partage des découvertes littéraires et philosophiques de Claudine, la caméra de Patrice se fait sincèrement attentive à la découverte d’un étonnant compagnonnage, ou copinage (au sens premier, du partage du pain). L’une et les autres s’acceptent doucement. Les réticences naturelles font peu à peu place à la confiance réciproque, méritée, de Vedette et de ses hôtes. Sans esbrouffe, sans sermon, le film raconte ce qui dans l’élevage unit l’humain et l’animal, se fait écho des questionnements sociétaux actuels sur notre rapport au vivant, évoque avec justesse le rapport de l’éleveuse à la consommation de la viande de ses bêtes. Tout cela avec infiniment de poésie dans l’image et ce qu’il faut de malice dans le commentaire. Tout comme Élise, Nicole, Claudine et Patrice, on n’est pas prêt d’oublier cette formidable Vedette de cinéma. Qui, cela va sans dire, mérite amplement votre confiance.