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SIX FEMMES POUR L’ASSASSIN

(Sei donne per l’assassino) Mario BAVA - Italie 1964 1h28mn VOSTF - avec Cameron Mitchell, Eva Bartok, Thomas Reiner... Version restaurée - Interdit aux moins de 18 ans à sa sortie.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

SIX FEMMES POUR L’ASSASSINMaison de haute-couture de grande renommée, l’atelier « Christian » s’apprête à lancer sa nouvelle collection. Alors que sa directrice, la fortunée Comtesse Como, tient tout son petit monde – stylistes, couturières, mannequins – d’une main de fer, un meurtre a lieu. Ce n’est que le premier d’une longue série, perpétrée par un tueur énigmatique et masqué, dont les crimes révèleront peu à peu la réalité scabreuse tapie derrière les oripeaux du luxe de cette grande et respectable maison.
Après une première carrière de plus de vingt ans qui l’aura vu devenir l’un des chefs-opérateurs les plus demandés d’Italie (ses collaborations vont de Roberto Rossellini à Raoul Walsh en passant par Ricardo Freda et Dino Risi), Mario Bava accède à la réalisation en 1960 avec Le Masque du démon, un conte gothique fortement teinté d’expressionnisme, au noir et blanc somptueux et à la charge poétique incontestable, qui lancera pour près d’une décennie le genre du Gothique Italien, sorte d’appropriation latine des productions anglaises Hammer. Après un premier essai vers un cinéma plus Hitchcockien en 1963 avec le bien nommé La Fille qui en savait trop dans lequel il pose déjà certaines bases, c’est l’année suivante qu’il réalise un autre film éminemment séminal et dont l’influence n’a cessé de grandir jusqu’à aujourd’hui : Six femmes pour l’assassin.

Premier Giallo officiel de l’histoire du cinéma, celui-ci pose en effet à la fois les bases dramatiques et stylistiques de ce genre qui engendrera plus d’une centaine de films en quinze ans, dont certains chefs-d’œuvre comme Les Frissons de l’angoisse de Dario Argento et, de l’autre côté de l’Atlantique, Pulsions de Brian De Palma. Si ces deux « modernes » auront amené le Giallo vers des horizons plus psychanalytiques et réflexifs, ils l’auront fait avec les armes polies par Bava une décennie avant eux : ambiance paranoïaque, tueur masqué et ganté de cuir, fétichisme morbide et sexuel, meurtres sanglants et brutaux perpétrés à l’arme blanche et dont le temps semble se dilater à l’intérieur du récit, le tout servant de canevas à une mise-en-scène toute puissante, flamboyante et baroque à l’intérieur de laquelle les éclairages et les couleurs jouent un rôle prépondérant. Une sorte de manifeste érigeant la domination du style sur la substance, de la forme sur le fond… pour sans cesse questionner la dichotomie illusion/réalité. Résultat : plus de cinquante ans après sa réalisation, on ne peut qu’être frappé par l’audace et la maîtrise visuelle de Bava qui, avec un sens du raffinement particulièrement sadique, nous invite à suivre son récit criminel dans une débauche de plans inventifs, comme autant de tableaux vivants composés à l’aide de couleurs franches et saturées, et dans lesquels la caméra semble s’offrir le plus totale liberté de mouvement. Un véritable festin pour les yeux, qui devient dans son maniérisme même le vecteur parfait de la vision ironique, cruelle et misanthrope de Bava sur la bourgeoisie de son époque mais surtout sur l’humanité en général. Récit sordide présenté dans un écrin de velours, Six femmes pour l’assassin continue aujourd’hui encore de fasciner et d’inspirer, son écho résonnant toujours dans les films de Nicolas Winding Refn ou Gaspar Noé.