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SÉANCES BÉBÉS
  Les séances “bébé” sont des séances où les parents peuvent venir avec leur nouveaux nés. Et déguster un film pendant qu’ils roupillent dans leurs bras. Les séances sont évidemment ouvertes à tous les spectateurs, il suffit de savoir qu’il peut arriver qu’un bébé fasse du bruit en suçant son pou...

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Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de la...

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Séance OBLIK le vendredi 28 avril à 20h, la projection sera présentée par Sébastien Gayraud, romancier, nouvelliste, critique, âme curieuse et amoureuse du giallo, des travaux de J.G. Ballard comme des films de David Cronenberg.
Il viendra également nous présenter son nouvel ouvrage : Gothique Synthétique – pourquoi je lis « La Foire aux atrocités » de J.G. Ballard qui vient de paraître chez l’éditeur Le Feu Sacré. (Des exemplaires seront en ventes sur place !)

CRASH

David CRONENBERG - Canada / GB 1996 1h40 VOSTF - avec James Spader, Holly Hunter, Elias Koteas, Rosanna Arquette, Deborah Unger... D'après le roman homonyme de J.G BALLARD. Interdit aux moins de 16 ans.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

CRASHOn sort de Crash avec de drôles d'idées dans la tête, des idées folles, des idées tordues… Avec aussi des frissons dans le bas du dos, et dans quelques autres zones érogènes, même si ce n'est pas facile à admettre… Cela dit, le « on » du début ne saurait représenter la totalité des spectateurs potentiels du film, ni même peut-être la majorité de ceux-ci. Il y aura des réactions radicales de rejet, c'est sûr. De refus, d'épouvante, voire de dégoût. A en croire les échos, certains ne verraient même dans Crash qu'ennui et platitude… Là, c'est plus difficile à admettre, ça sent le réflexe de fuite : ça nous dérange, donc faisons comme si ça n'existait pas…
Crash défie quelques uns des réflexes sociaux et moraux les plus profondément ancrés en nous, en même temps qu'il travaille nos pulsions les plus viscérales. Crash met en scène, sans faux-semblants (c'était tentant, la parenté est évidente avec cet autre film splendide de Cronenberg, doublement joué par Jeremy Irons), la sexualité, ce qui n'est jamais simple ni de tout repos (remember aussi L'Empire des sens…). Et en plus l'associe à la violence, à la douleur, à l'infirmité, à la pulsion de mort. Notion trop souvent bateau, le tandem eros/thanatos trouve ici une incarnation saisissante…

Le point de départ pourrait être banal : un couple en crise. Catherine et James Ballard se cherchent et ne se trouvent plus guère dans une vie sexuelle effrénée qui, de plaisirs adultères en étreintes furtives, les laisse l'âme frustrée et la chair triste. Il faudrait un événement inattendu, un accident de parcours pour relancer la machine à désirs…
Il va arriver l'accident, en chair (meurtrie) et en os (brisés) si l'on ose dire… sur la route. La voiture de James entre en collision (crash) avec celle du docteur Helen Remington, dont le mari meurt sur le coup. Et va naître entre Helen Remington et James une relation aussi tortueuse que torride, où le plaisir est intimement mêlé à la réalité de l'accident de voiture, les tôles froissées, l'effroi, le traumatisme…
D'autres personnages vont entrer dans la danse : Vaughan, qui passe son temps à rechercher les victimes d'accidents de la route, comme lui, car il sait que l'onde de choc les fera changer et les amènera à partager sa conception de la sexualité et de l'évolution de la nature humaine ; et puis Gabrielle, meurtrie à vie, prothésée à mort, définitivement adepte du mélange plaisir/crash…

Le film alors s'affole, les corps se cherchent, se pénètrent, les carrosseries se heurtent, s'emboutissent. En un ballet sensuel et morbide à la fois, la chair et le métal se mêlent, indissociables dans la poursuite du plaisir, dans l'expression de l'amour sexuel. Car c'est bien aussi d'amour qu'il s'agit, de communion avec l'être aimé, et on est particulièrement sidéré de comprendre in fine que James et Catherine sont passionnément amoureux, et que toute leur quête a consisté à trouver un moyen, aussi tordu qu'il puisse se paraître, de se rejoindre…
C'est une fable apocalyptique, une allégorie mécanique et métallique des rapports humains dans l'actuelle société, filmée avec une élégance impériale, un détachement souverain qui éloignent le film de toute complaisance et lui donnent une force vraiment impressionnante.