Coopérative QUI VIVRA BÉRAT habitat partagé en évolution la Ménardière
Une autre façon de vivre ? Une autre façon de vieillir ? Voilà 4 ans, qu’un groupe de retraités a investi le Domaine de la Ménardière en créant une coopérative. Objectif : Vivre et vieillir ensemble solidaires et actifs jusqu’au bout du chemin. Chambres d’hôtes, Conc...
SÉANCES BÉBÉS
Les séances "bébé" sont des séances où les parents peuvent venir avec leur nouveaux nés. Et déguster un film pendant qu'ils roupillent dans leurs bras. Les séances sont évidemment ouvertes à tous les spectateurs, il suffit de savoir qu'il peut arriver qu'un bébé fasse du bruit en suçant son pou...
30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de la...
Nicolas SILHOL - France 2023 1h35mn - avec Louise Bourgoin, Samy Belkessa, Sâm Mirrosheini, Antoine Gouy, Violaine Fumeau... Scénario de Nicolas Silhol et Fanny Burdino.
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Voici un film tendu et acéré qui dresse un constat implacable de la précarisation de plus en plus inquiétante des travailleurs pauvres et des conséquences désastreuses de la multiplication des emplois ubérisés. Un film où il est question du droit sans cesse bafoué au logement alors que le gouvernement Macron/Borne vient de publier mi-juin une loi encore plus dure contre les squatteurs et alors que la Fondation Abbé Pierre estime qu’un quart de la population française vit en situation de mal logement.
C’est le cas d’Inès, une agente immobilière en recherche d’emploi, mère célibataire d’un adolescent de quatorze ans. Son propriétaire veut récupérer son appartement et il est urgent pour elle de trouver une solution avant d’être expulsée. Ses entretiens vont l’amener à rencontrer les responsables d'« Anti-Squat », une start-up en plein développement qui surfe cyniquement sur la situation en proposant à des gens en recherche de logement d’occuper des immeubles de bureaux non utilisés et en attente d’être rachetés : leur présence évitera toute tentative de squat « sauvage ». Les candidats, soumis à des conditions d’entrée strictes (contrat de travail obligatoire et enfants rigoureusement interdits), doivent signer un contrat drastique : ils sont considérés comme des « résidents » et ne bénéficient évidemment pas des droits reconnus aux locataires traditionnels ; ils se soumettent à un règlement draconien : pas de fête, visites très limitées ; et en sus de leur forfait d’occupation – certes en dessous du marché –, ils sont astreints à assurer l’entretien des parties communes, jardin compris. Et à la moindre entorse au règlement, le couperet tombe : ils seront expulsés dans un délai d’une semaine.
Tout cela n’est pas le pur produit d’un scénario orwellien mais bien une réalité, assez courante aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne. Elle est plus rare en France mais désormais permise par la Loi Elan de 2018 sur le logement, sur la base d’une bonne intention devenue un objet de spéculation au profit des propriétaires.
Et le terrible paradoxe, c’est qu’Inès, précaire elle-même, va devenir la directrice d’une de ses « résidences », dans laquelle elle va elle-même s’installer – mais sans son fils, puisqu’elle n’a pas le droit de le garder avec elle… Elle doit sélectionner les candidats, tous travailleurs pauvres qui devraient normalement, si le système n’était pas vicié, pouvoir accéder à un logement : une jeune comédienne, une infirmière de nuit, une VRP en fin de carrière, un enseignant débutant, un chauffeur Uber… Elle doit faire respecter le règlement, s’assurer du bon entretien des locaux. Surveiller… et punir si nécessaire : autrement dit signaler aux patrons d'« Anti-Squat » les manquements, les incidents, synonymes d’expulsion programmée…
À travers le personnage d’Inès, le film pose une question essentielle : est-il possible, dans notre société où tout pousse à l’individualisme, où nombre de décisions gouvernementales tendent à briser la solidarité entre les travailleurs, de concilier le combat pour sa survie personnelle et le respect des valeurs essentielles d’entraide, de soutien aux plus faibles et de refus de l’injustice sociale ? C’est à cet insoluble dilemme qu’Inès va être confrontée. Et en miroir il y a son fils, engagé dans les actions de blocus des lycées contre l’absurde Parcours Sup, qui ne sait plus quoi penser des choix de sa mère et qui représente l’espoir porté par une nouvelle génération pas encore résolue à abdiquer.
Anti-Squat, qu’on peut qualifier de thriller socio-politique, montre bien l’impasse de notre société capitaliste du chacun pour soi, de la course au profit, de la novlangue des patrons qui cache sous des mots édulcorés la violence contre les plus fragiles. Le film est aussi un appel au réveil collectif, sans jamais stigmatiser les individus, souvent prisonniers de leur position de rouage du système.