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LE JEUNE IMAM

Kim CHAPIRON - France 2023 1h38mn - avec Abdulah Sissoko, Hady Berthe, Issaka Sawadogo, Moussa Cissé... Scénario de Kim Chapiron, Ladj Ly, Ramzi Ben Sliman et Dominique Baumard.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LE JEUNE IMAMJusque-là plutôt connu pour des films testostéronés, à l’humour potache graveleux et pas vraiment à notre goût, Kim Chapiron fait preuve, pour raconter l’histoire d’Ali, son jeune imam à la trajectoire chaotique, d’une maîtrise et d’une gravité insoupçonnées, mâtinées d’une incroyable douceur. Et trouve le ton le plus juste pour, mine de rien et sans tomber dans la mièvrerie ou le prosélytisme, décrire ce qu’est, au quotidien, la pratique de l’islam, en France, aujourd’hui. À des années-lumières donc de la vision anxiogène, paranoïaque, que propagent à longueur de flux et d’antenne des éditorialistes de comptoir en mal d’audience et de sensationnalisme. Une façon de suggérer que, pour mieux vivre ensemble, il suffit de pas grand-chose, d’apprendre à se connaître et de décrisper un peu tout ça. On vous le dit comme on le pense : dans le climat actuel, en plus d’être très beau film, superbement interprété et photographié, d’initiation, de rédemption et d’amour filial, Le Jeune imam fait un bien fou !

Au commencement est Ali. Mauvaise graine, dira-t-on, jeune adolescent poussé comme une herbe folle dans la banlieue de Montfermeil, qui n’a comme horizon que la somme des petits larcins qui lui permettront de s’offrir quelques rêves dérisoires, au grand désarroi de sa mère qui l’élève seule avec ses deux sœurs. En désespoir de cause, et à force de l’en menacer sans que ça semble l’émouvoir, elle se résigne à l’accompagner au Mali par le premier avion – au village, au bled – pour que son oncle et ses proches lui inculquent l’éducation qu’elle ne parvient pas à lui donner. Ça n’ira pas sans mal, mais après un abandon de dix ans, Ali, un diplôme d’études coraniques en poche, peut enfin revenir chez les siens. Les retrouvailles après le déchirement sont l’occasion pour Ali, en quête de reconnaissance de la part de sa mère – mais aussi de la société toute entière –, d’enfin trouver sa place. Et donc de se servir de l’éducation et de l’enseignement qu’il a reçus au Mali. Opportunisme ou sincérité ? Ali a développé l’art de l’éloquence doublé d’un talent inouï pour la psalmodie, c’est sa passion. Au grand vide qu’il ressentait, Ali a substitué la révélation spirituelle mélodique, la récitation, le sacré. Et il n’a pas froid aux yeux Ali, pas peur d’endosser, poussé par les amis et les fidèles, le large costume d’imam de la mosquée du quartier. Porteur d’un islam moderne et positif, en phase avec son temps, il sera un imam 2.0, avec encore l’inconscience de sa jeunesse mais avec aussi une grande sincérité, soucieux de toujours faire le bien, tenir une place importante aux yeux de ceux qui l’entourent. Mais la passion et la générosité ne mettent pas à l’abri des tourments intimes et des tentations (Ah, la griserie du « like » et de la notoriété sur les réseaux sociaux !), ni des aigrefins toujours prompts à abuser de la foi candide des croyants.

Filmé tout en nuances et en délicatesse, le parcours d’Ali nous interroge d’une manière universelle sur la religion, sur la place que prennent dans la société ceux qui la pratiquent, sur la vision d’un islam progressiste du quotidien. Pour la plupart amateurs, les comédiens sont confondants de naturel et habitent leurs personnages, subtilement écrits, avec une humanité à la fois simple et complexe. Co-écrit avec – entre autres – le Ladj Ly des Misérables, Le Jeune imam est ancré dans une réalité sociale que ses auteurs ont visiblement à cœur de raconter. Ils le font à travers un récit à la fois beau, ample et d’une grande intensité. On en redemande.