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DERNIERS JOURS À SHIBATI

Hendrick DUSOLLIER - documentaire France/Chine 2018 1h VOSTF -

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

DERNIERS JOURS À SHIBATIC’est une féérie de notre temps qui jaillit, d'autant plus magnifique et émouvante qu'elle émane d’un monde en train de sombrer dans les oubliettes. C’est comme un sourire radieux qui soudain vous pince le cœur.
Quand les mots font défaut, les regards prennent le relais, intrigués, curieux, tout comme l’est celui du réalisateur, tout comme nous le sommes. En pénétrant à Shibati, on plonge instantanément dans cette magie du réel, qui possède ses petit super-héros méconnus, sa gentille sorcière et même ses méchants. Certes on ne voit jamais ces derniers mais on reconnait leurs traces, les ruines, le chaos, la division qu’ils sèment là où cohabitait une société solidaire et heureuse. Cela se passe en Chine, dans une de ses plus grandes villes (Chongqing), poussée plus rapidement qu’un champignon à l’automne, aux fondations tout aussi fragiles, mais cela pourrait se passer ailleurs… D’ailleurs le premier court métrage d’Hendrick Dussolier Obras (archi primé et visible sur le net) se passait dans le pays de ses origines familiales, l’Espagne, tout en faisant montre de la même obsession : immortaliser ce qui va disparaître, ce dont on va déposséder une population. Et s’il filme avec tant de tact, de drôlerie émue le déracinement, s’est sans nul doute que lui aussi l’a vécu, le sublime dans des images somptueuses, réparatrices.

À l’origine, Shibati c’est tout un quartier, un labyrinthe de ruelles et de petites maisons accrochées à la roche et recouvertes d’une végétation quasi tropicale. Shibati c’est la vie qui grouille, authentique, des escaliers dans tous les sens, des petites échoppes, des gens qui cuisinent dehors, bavardent autour des tables de majong, font la lessive en pyjama ou prennent leur douche devant leur porte. Avec ses airs naïfs d’étranger paumé, c’est tout cela que filme Hendrick Dussolier, humblement, sans se mettre en scène, avec les plus simples appareils pour capturer quelques instants volés au temps. Et cela fait rire ces chinois dont il ne parle pas le dialecte. Ils se moquent de lui, certains en viennent à se demander s’il n’est pas un cinéaste raté, dont personne ne veut dans son propre pays, pour venir ainsi s’intéresser à ce qui ressemble au départ plus à un bidonville qu’à un endroit chaleureux. Mais à force de voir traîner ce Français, perdu loin des grandes tours prétentieuses à la clarté clinique qui accueillent habituellement les touristes, progressivement se tissent une forme d’attention bienveillante, un réel attachement. Hendrick devient partie intégrante du paysage familier.
C’est tout d’abord le coiffeur Monsieur Li, qui semble l’apprivoiser grâce à son anglais approximatif. Puis ce sera ce garçonnet espiègle de 7 ans, Zhou Hong, que tous surnomment ici « la petite pastèque » et qui s’auto-proclame son guide, l’entraîne dans son sillage joyeux, bavard sans se soucier du fait qu’ils ne baragouinent pas pareil. Belle et touchante complicité, tout comme celle tissée avec cette incroyable grand-mère aussi lumineuse que son sourire : Madame Xue Lian. Tout en bas de la société, vivant chichement du tri des poubelles et pourtant édifiant patiemment, comme le facteur Cheval, ce qu’elle appelle une « maison des rêves », un véritable palais fragile et ignoré, mais tellement essentiel.

Pourtant le glas sonne sur cet univers appelé à être enseveli dans l’oubli avec la démolition programmée du quartier jugé insalubre et non lucratif. Comme ses habitants on est pris à la gorge, on réalise qu’en quelques minutes on s’est nous aussi attachés et qu’on n'a pas envie de les quitter…