MON C.E. ROULE POUR UTOPIA

METTEZ VOTRE PUB
DANS LA GAZETTE !


NOUS TROUVER
(et où trouver la gazette)

NOS TARIFS :
TARIF NORMAL : 7,50€
CARNET D'ABONNEMENT : 55€ (10 places, non nominatives, non limités dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Groupe ( >30p.) : 3,50€
TARIF étudiants, lycéens, collégiens, demandeurs d'emploi, bénéficiaires du RSA : 4,50€ (sur présentation d'un justificatif). PASS CAMPUS : 4 euros. Paiement CB, Chèque ou Espèces.

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

LA GAZETTE UTOPIA 326 DU 10 AVRIL AU 14 MAI 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 326 DU 10 AVRIL AU 14 MAI 2024...

LA GAZETTE UTOPIA 325 du 28 FÉVRIER AU 9 AVRIL 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 325 du 28 FÉVRIER AU 9 AVRIL 2024...

LA GAZETTE UTOPIA 324 du 24 JANVIER AU 27 FÉVRIER 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 324 du 24 JANVIER AU 27 FÉVRIER 2024...

LA GAZETTE UTOPIA 323 DU 13 DÉCEMBRE 2023 AU 23 JANVIER 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 323 DU 13 DÉCEMBRE 2023 AU 23 JANVIER 2024...

Soutenez Utopia Palmer

DAMIEN VEUT CHANGER LE MONDE

Écrit et réalisé par Xavier DE CHOUDENS - France 2019 1h36mn - avec Franck Gastambide, Melisa Sözen, Camille Lellouche, Gringe, Patrick Chesnais, Liliane Rovère, Youssef Hajdi...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

DAMIEN VEUT CHANGER LE MONDECe n’est pas tous les jours qu’on peut programmer un film tourné dans notre coin, et même très précisément à Pontoise, et ainsi remercier le travail sur ces tournages de la Mission Images et Cinéma du Conseil Départemental du Val d’Oise (Mademoiselle de Joncquières, c’était déjà eux) et son dévoué chargé de mission, un certain Patrick G.
Il est des héritages parfois lourds à porter. Regardez Damien : ses parents se sont rencontrés sur les bancs de la fac en pleine ébullition de mai 68, puis se sont aimés entre deux barricades avant de choisir une vie non pas d’amour, d’eau fraîche et de gigot - haricots verts du dimanche mais de réunions militantes, d’AG, de sit-in et autres manifs. Des manifs sous le soleil, sous la pluie, à Répu, à Bastille, à Denfert, devant les grilles des usines ou sur quelques plateaux parmi les moutons, des manifs anti-ceci ou pro-cela, qu’importe la cause pourvu qu’elle soit juste et que la pancarte soit levée bien haut dans le ciel.

Là où d’autres s’endormaient le soir avec le « Bonne nuit les petits » de ce gros réac de nounours (Pimprenelle en rose avec son bonnet de nuit d’un autre âge et Nicolas en bleu avec son pyjama de vieil aristocrate), Damien avait droit au chant des partisans. Mais on a beau vouloir le meilleur pour ses enfants, souhaiter qu’ils aient le sens de la révolte, qu’ils rêvent à un monde meilleur et se battent pour leurs idéaux, qu’ils soient motivés, indignés… parfois la pression est trop rude et rien ne se passe. De toute façon, c’est un principe de base : rien ne se passe jamais comme prévu avec les enfants. Damien est devenu adulte… enfin, si l’on en croit son âge. Il est éducateur dans une école primaire, avant on disait « pion » ou « surveillant », mais ça sonnait moins bien et la société est friande de toutes ces appellations un peu pompeuses qui cachent mal le vrai visage de leur précarité. Il aime bien son boulot car il fréquente des gamins dont il ne se sent finalement pas si éloigné… L’âge adulte – responsable, mature, plein de certitudes – étant pour lui un concept très vague. Mais la rencontre avec Bahzad va révolutionner son quotidien. Inscrit à l’école laïque et républicaine qu’il fréquente avec le sérieux, l’assiduité et la discrétion de tous ces mineurs débarqués en France avec leurs parents sans papiers, le gamin vit dans un foyer avec sa mère réfugiée. La France, cette belle terre de liberté, d’égalité et de fraternité, permet à ces enfants réfugiés d’apprendre à lire, à compter, à jouer, à rire en français dans les écoles, mais peut reprendre illico d’une main ce qu’elle a offert de l’autre. Damien qui ne s’était jamais trop intéressé à toutes ces questions de sans papiers et d’OQTF* va soudain être indigné par l’injustice qui se vit là, maintenant, sous ses yeux, dans son école, dans son quartier. Et comme Damien est finalement un garçon plus pragmatique que théoricien de la lutte, il va faire ce qui lui paraît le plus logique et le plus simple : reconnaître l’enfant comme étant le sien et lui donner la nationalité française. Simple. Rapide. Efficace.

Le reste, c’est le flot jubilatoire de cette comédie qui le racontera, car vous imaginez bien que l’histoire ne va pas en rester là et que, comme on peut tous les mois donner son sang pour aider les plus fragiles ou malades de nos congénères, on peut aussi donner sa paternité et les avantages administratifs qui vont avec. Très vite, la nouvelle va se répandre et Damien, pris au piège de sa propre générosité, va devoir trouver d’autres pères… Je vous dis pas le bazar !
C’est une comédie, c’est une fable, qui porte la sincérité de son propos avec candeur, sans cynisme, sans amertume, avec une joie communicative, comme une grande bouffée d’air frais. Sans en avoir l’air, sans donner de leçons, le film écrit simplement, entre les lignes, un vrai manifeste pour la fraternité et la solidarité, sur un air de rap : quelle chance, quelle chance d’habiter la France…

* OQTF, l’état aime bien aussi se cacher derrière des sigles en majuscules : Obligation de Quitter le Territoire Français.