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ROADS

Sebastian SCHIPPER - Allemagne 2018 1h39mn VOSTF - avec Fionn Whitehead, Stéphane Bak, Moritz Bleibtreu, Ben Chaplin...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

ROADSC'est un road movie atypique, sombre et lumineux à la fois. Ce ne sont pas les paysages qui captivent notre regard, mais le voyage intérieur des personnages, qui franchissent progressivement sous nos yeux les frontières invisibles qui séparent le pays insouciant de leur adolescence finissante de celui des dures réalités de notre monde. Mettant nos pas dans les leurs, Roads nous conduit sur un terrain social et politique peu convenu. La narration est intelligemment mené, qui débute de façon légère et vivifiante, nous suspend aux lèvres du récit pour nous immerger dans une empathie salutaire. Tout comme les protagonistes de l’aventure, on ne ressortira pas complètement indemne de ce voyage tendre, grave sur le fond mais rempli de rires et de sourires.

Par une nuit tellement sombre qu’elle en oubliait d’être étoilée, ils se rencontrèrent. Lui le fils de bourges, bien propret mais révolté, et lui le fils de peu tâchant de fuir la misère, mais surtout de retrouver son frère. Entre Gyllen l’Anglais et William le Congolais, peu de points communs, mis à part l’âge et cette insoutenable légèreté qui pousse parfois les êtres à avancer vaille que vaille en refusant d’écouter leur peur, pas plus que la voix de la sagesse. Et c’est cette même insouciance qui va mener ces deux-là à faire front commun, le même isolement qui va les obliger à faire bloc, de manière inattendue.
Leur première rencontre se passe donc au beau milieu de nulle part, d’un Maroc presque terne, loin des nids à touristes où pourtant la famille de Gyllen l’avait traîné. C’était censé être un temps d’harmonie, de détente au bord d’une piscine de rêve. C’était compter sans la présence pesante de son beau-père. Une dispute plus tard, voilà Gyllen excédé au volant du van qu'il a « emprunté » à son parâtre, bien déterminé à rejoindre son véritable père en France, la seule bouée de secours qu’il puisse imaginer. L’affaire démarre mal, ou plutôt c’est le van qui démarre mal, comme pour signifier au jeune inconscient qu’on ne s’improvise pas conducteur. Gyllen, oscillant entre rage et désespoir, fulmine, peste, pousse des cris vains et inutiles dans la nuit.
Sa fugue mal préparée pourrait tout aussi bien s’arrêter-là, sans le hasard et la curiosité, celle qui pousse William jusqu’à lui. Du haut d’un talus, il est là qui observe les gesticulations du jeune blanc bec d’un air mi-incrédule, mi-amusé. Puis jugeant sans doute qu’il n’y a pas là grand danger, le voilà qui s’en vient lui filer un coup de main. Sous sa houlette, le moteur ronronne au quart de tour. Pas plus ni moins futé que Gyllen, William est juste mieux aguerri, plus habitué à se confronter aux obstacles de la vie. Il leur faudra peu de temps pour entamer une fière équipée improbable et un brin déjantée, partant à la conquête de rêves illusoires. Car comment imaginer que ces deux jeunes éphèbes puissent, sans permission parentale pour l’un, sans papiers pour l’autre, sans permis de conduire pour aucun des deux, parvenir sans encombre à traverser le Maroc, l’Espagne, la France jusqu’à Calais, dernier endroit où le grand frère de William a donné signe de vie. On n'y croit guère, on se prend à frémir pour eux, peu dupes de leurs fanfaronnades. Sous les taquineries de surface affleurent les peurs cachées, les fragilités inavouées qui vont progressivement rapprocher ces deux-là malgré leurs différences.

C’est un fort joli film, sur la naissance d’une amitié, simple et émouvant de bout en bout. Les deux jeunes acteurs, l’un originaire de la Seine Saint Denis, l’autre de Londres, forment un duo épatant qu’on quitte à regret quand arrive le générique de fin. Roads est aussi à conseiller aux adolescents, qu’ils soient dociles ou révoltés, prêts à faire les 400 coups…