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THALASSO

Écrit et réalisé par Guillaume NICLOUX - France 2019 1h33mn - avec Michel Houellebecq, Gérard Depardieu, Maxime Lefrançois, Mathieu Nicourt, Daria Panchenko...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

THALASSOSi vous n'avez pas vu sur grand écran le formidable L'Enlèvement de Michel Houellebecq, réalisé en 2014 par le même Nicloux, ce n'est pas parce que nous ne l'avions pas programmé. Nous aurions bien voulu à l'époque convaincre Arte qui le diffusait de nous accorder le droit de le projeter dans nos salles, même pour une poignée de séances, comme nous avions pu le faire pour P'tit Quinquin, la mini série comico-policère de Bruno Dumont, mais nous avions reçu une fin de non recevoir. Pour autant, même si Thalasso s'inscrit comme la suite de L'Enlèvement…, vous n'aurez aucun mal à suivre ce nouvel épisode loufoque et hilarant, sans oublier d'être un poil dérangeant, de la vie de Michel Houellebecq. Vous vous doutez bien également que ce film est un récit gigogne qui, à l'intérieur des différentes strates qui le construisent, recèle sa part de vérités, d'ombres, de théâtre et de vacheries…
Thalasso, c'est d'abord un film sur l'âge qui avance et le corps qui vous lâche. Ce corps qu'il faut bien tenter de garder un tant soit peu en forme si l'on veut continuer sa tâche. Cela vaut pour n'importe qui, cela vaut aussi pour un artiste, fut-il écrivain.

On retrouve donc Michel devant un thérapeute, ou un coach, qui lui annonce son planning à venir, qui le questionne sur son état général de santé. Pas très à l'aise le Michel mais bon, vaille que vaille le voilà admis en thalasso. Il accepte, docile, de se plier aux diverses formes de thérapies proposées par l'établissement : jet d'eau, azote, bains de boue, etc… Mais voilà, Michel veut bien prendre soin de lui, il est là pour ça, mais cela implique malgré tout d'avoir des repas décents et des petits à-cotés réconfortants comme un cognac, un café et une clope pour finir de digérer sa salade d'algues. On lui fait vite comprendre que pour le pinard, c'est non, quant à la clope n'y pensez même pas. Et là il est un peu malheureux, Michel. Du coup, comme un collégien, il se planque pour fumer et c'est là qu'il tombe sur un frère d'arme, cigarette planquée au creux de la main, pas loin du local poubelle : Gérard Depardieu. Autant dire que l'ordinaire macrobiotique de Michel va radicalement changer au contact de Gérard. Les deux hommes vont alors passer leurs journées ensemble, entre soins, ripailles et discussions sur tout et rien. Sur la vie, la mort, la politique, le corps, les femmes, la peur… C'est alors que le passé de Michel va le rattraper et que ses anciens kidnappeurs vont venir lui demander de l'aide…

C'est un vrai défi que de réunir à l'écran deux monstres (sacrés ?) que la moitié de la population déteste – à raison ou non, là n'est pas vraiment la question –. Ça pourrait même relever de l'inconscience ou du coup marketing de génie, et ce n'est pourtant ni l'un ni l'autre. Thalasso s'inscrit dans un long processus créatif que poursuit Gillaume Nicloux depuis plusieurs années et que l'on peut qualifier de fiction documentaire. Outre L'enlèvement…, Nicloux avait déjà convoqué Depardieu pour Valley of love, dans lequel il jouait déjà son propre personnage. Car c'est de ça qu'il s'agit, Houellebecq comme Depardieu sont à la fois des personnages (médiatiques), fantasmés, idéalisés ou haïs, mais aussi des artistes immenses et encore des personnes, des individus que l'ont ne connait pas, que l'on croit connaître aux travers des diverses saillies verbales reprises en boucle par les médias mais qui ne nous apprennent finalement pas grand chose. Nicloux réussi donc le tour de force de faire advenir de cette farce, qui n'est pas sans rappeler le cinéma de Delépine et Kervern, une vérité documentaire rare et intime sur deux artistes majeurs de notre époque.