MON C.E. ROULE POUR UTOPIA

METTEZ VOTRE PUB
DANS LA GAZETTE !


NOUS TROUVER
(et où trouver la gazette)

NOS TARIFS :
TARIF NORMAL : 7,50€
CARNET D'ABONNEMENT : 55€ (10 places, non nominatives, non limités dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Groupe ( >30p.) : 3,50€
TARIF étudiants, lycéens, collégiens, demandeurs d'emploi, bénéficiaires du RSA : 4,50€ (sur présentation d'un justificatif). PASS CAMPUS : 4 euros. Paiement CB, Chèque ou Espèces.

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

LA GAZETTE UTOPIA 326 DU 10 AVRIL AU 14 MAI 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 326 DU 10 AVRIL AU 14 MAI 2024...

LA GAZETTE UTOPIA 325 du 28 FÉVRIER AU 9 AVRIL 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 325 du 28 FÉVRIER AU 9 AVRIL 2024...

LA GAZETTE UTOPIA 324 du 24 JANVIER AU 27 FÉVRIER 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 324 du 24 JANVIER AU 27 FÉVRIER 2024...

LA GAZETTE UTOPIA 323 DU 13 DÉCEMBRE 2023 AU 23 JANVIER 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 323 DU 13 DÉCEMBRE 2023 AU 23 JANVIER 2024...

Soutenez Utopia Palmer

NOUS LE PEUPLE

Claudine BORIES et Patrice CHAGNARD - France 2019 1h39mn -

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

NOUS LE PEUPLEÀ l'heure où nous écrivons ces lignes, alors que le gouvernement vient de plonger dans le déni de la responsabilité de la police après la mort à Nantes de Steve Maia Caniço, et que nous nous éloignons de plus en plus de l'utopie de la démocratie, le titre du film revigorant et salutaire de Claudine Bories et Patrice Chagnard – ainsi que son affiche dessinée – prend une résonance toute particulière, quelque peu douce amère. Sur l'affiche, on voit un groupe joyeusement hétéroclite juché sur les toits de l'Assemblée nationale, et un homme masqué tel un personnage de commedia dell' arte déroulant ce qui pourrait être un texte de loi.

Au départ du projet des deux réalisateurs – déjà auteurs de deux documentaires remarqués et remarquables : Les Arrivants (2009), sur le sort des jeunes migrants, et Les Règles du jeu (2014), sur les travailleurs précaires confrontés au langage managérial –, il y a le projet des « Lucioles du Doc », une association qui utilise le film documentaire comme outil de ses actions d'éducation populaire. Nous sommes début 2018, notre tout nouveau et sémillant président se donne alors des allures de réformateur à l'écoute de ses électeurs et envisage une réforme constitutionnelle ayant prétendument pour but d'impliquer plus et mieux les citoyens dans la vie politique. Les Lucioles du Doc et leurs deux animateurs Léa et Jonathan, qui travaillent conjointement avec des détenus à Fleury-Mérogis, avec des membres d'une association de femmes à Villeneuve Saint Georges et avec des lycéens à Sarcelles, ont l'idée de faire travailler collectivement les trois groupes sur la réforme constitutionnelle via des modules vidéos qu'ils peuvent s'échanger, le cinéma devenant ainsi le medium de la réflexion commune. Nous le peuple est donc la captation et la mise en abyme de ce processus qui va peu à peu devenir pour chacun des groupes et des individus qui vont y émerger le moyen d'un éveil en politique, au sens noble du terme. Et ce alors que les travaux de l'Assemblée nationale avancent au son d'une langue de bois qui ressemble de plus en plus à la musique d'un enterrement de première classe.
Ce qui est passionnant, c'est l'évolution de la réflexion tout au long du film, qui s'éloigne de plus en plus de l'éventualité vite perçue comme illusoire d'une réforme constitutionnelle pour questionner toute les préoccupations des quartiers populaires : le déterminisme social, la faillite des services publics, la discrimination économique, la répression policière au faciès… Autant de thèmes qui se retrouvent au centre des préoccupations des trois groupes, qui avaient pourtant au départ des aspirations différentes. Se dessine ainsi peu à peu ce qui sera le ferment du ressenti qu'on retrouvera quelques mois plus tard au départ de la crise des gilets jaunes, en particulier ce sentiment général du fossé de plus en plus criant entre la classe dirigeante et les classes populaires et leurs aspirations légitimes.

Avec Nous le peuple, Claudine Bories et Patrice Chagnard sont dans la continuité de leurs travaux précédents : donner la parole aux sans voix, les filmer sur la durée et faire ainsi émerger des personnalités étonnantes : un détenu philosophe masqué ; Habiba, une jeune femme qui a du mal à contenir sa colère face à la surdité du monde politique ; Fanta, une des fédératrices du quartier de Villeneuve Saint Georges…
Le travail des groupes se poursuit et se construit tout au long du film, avec une interrogation : leurs représentants, parrainés par des députés de la France Insoumise, seront-ils finalement reçus et entendus à l'Assemblée nationale par le rapporteur LREM du projet de réforme constitutionnelle ? Réponse en allant voir le film…