MON C.E. ROULE POUR UTOPIA

METTEZ VOTRE PUB
DANS LA GAZETTE !


NOUS TROUVER
(et où trouver la gazette)

NOS TARIFS :
TARIF NORMAL : 7,50€
CARNET D'ABONNEMENT : 55€ (10 places, non nominatives, non limités dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Groupe ( >30p.) : 3,50€
TARIF étudiants, lycéens, collégiens, demandeurs d'emploi, bénéficiaires du RSA : 4,50€ (sur présentation d'un justificatif). PASS CAMPUS : 4 euros. Paiement CB, Chèque ou Espèces.

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

LA GAZETTE UTOPIA 326 DU 10 AVRIL AU 14 MAI 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 326 DU 10 AVRIL AU 14 MAI 2024...

LA GAZETTE UTOPIA 325 du 28 FÉVRIER AU 9 AVRIL 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 325 du 28 FÉVRIER AU 9 AVRIL 2024...

LA GAZETTE UTOPIA 324 du 24 JANVIER AU 27 FÉVRIER 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 324 du 24 JANVIER AU 27 FÉVRIER 2024...

LA GAZETTE UTOPIA 323 DU 13 DÉCEMBRE 2023 AU 23 JANVIER 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 323 DU 13 DÉCEMBRE 2023 AU 23 JANVIER 2024...

Soutenez Utopia Palmer

CANCION SIN NOMBRE

Melina LEON - Pérou 2019 1h37mn VOSTF - avec Pamela Mendoza, Tommy Parraga, Lucio Rojas, Maykol Hernandez... Scénario de Melina Leon et Michael J. White.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

CANCION SIN NOMBRECette « chanson sans nom » se met au service de ceux qui n’ont pas de voix, ou plutôt pas les mots pour la défendre. Les prises de vue se mettent au diapason de leur passé pas si lointain, rétrécissant le cadre en quatre-tiers, le format télé des années 80, pour mieux emprisonner ses protagonistes dans l’ambiance oppressante du Pérou d’alors. Un noir et blanc somptueux, typique des photographies prises à l’époque, envahit l’écran tout comme il a envahi les souvenirs. La couleur semble avoir abandonné les images et la vie d’alors. Pour admirer les costumes bariolés, emblématiques du folklore andin, il faudra repasser, aller voir ailleurs, plus loin, ou les imaginer. Et c’est intelligent car, d’emblée, nous sommes immergés dans le décor, loin des images d’Épinal. La réalisatrice, pour son premier film, vise et touche en plein cœur, ne s’embarrasse pas de superflu.

Tout débute dans un silence assourdissant, propice à la lecture sans emphase des titres de la presse péruvienne. Rien n’est là pour nous en distraire. Puis monte au loin une mélodie à peine perceptible, aussi douce qu’une berceuse. Le chant d’une femme, d’une âme solitaire, qui donne le ton du récit. Car où qu’il soit, perdu dans la brume ou dans l’immensité d’une métropole, chaque Quechua rencontré nous paraitra en marge, pas à sa place. Voilà les natifs de la terre péruvienne traités en parasites indésirables, mis au ban d’un monde aux relents post-colonialistes qui ne veut plus d’eux, ni de leurs mœurs.
Pourtant leurs rites sont beaux et pacifiques, quand ils résonnent au creux du petit village où se rassemblent les habitants, et parmi eux Georgina et son époux Leo. Dans la noirceur d’une nuit sans lune, les trilles lancinantes qui transpercent l’atmosphère défient la solitude et refusent de ployer sous le joug du modernisme et des pouvoirs instables qui défilent et ne restent jamais longtemps en place. On boit un coup, on danse avec une élégance sautillante, survivance de ce que furent les rituels d’un peuple paisible et heureux. Désormais les sourires graves sont de courte durée. Bientôt il faudra retourner dans la petite bicoque qui s’agrippe aux pentes de la montagne. Puis il faudra vite en partir à nouveau. Du côté de Leo ce sera pour suivre un groupe armé dans lequel il est embrigadé. Par choix ? De force ? On n’en saura pas plus, comme si cela n’avait guère d’importance. Pas plus que ne sera révélé le nom de son organisation, même si fatalement on pense au Sentier Lumineux. Du côté de Georgina, laissée seule une fois de plus avec son gros ventre, ce sera pour aller vendre quelques pauvres légumes au marché. Il est évident que le peu gagné ainsi n’est pas suffisant pour faire naître son enfant dans de bonnes conditions. Car à n’en pas douter, Georgina est bien gironde (magnifique performance de l’actrice principale qui a pris 17 kilos pour interpréter le rôle). C’est alors qu’elle désespère d’avoir accès aux soins pour accoucher en toute sécurité qu’une réclame à la radio va attirer son attention : une clinique privée propose d’aider gratuitement les parturientes. Elle n’hésite pas longtemps et se met en route, direction Lima. Arrivée dans la capitale, rien ne se passera comme elle l’aurait rêvé…

C’est le parcours poignant d’une combattante anonyme, semblable à celui de tant d’autres femmes. Le parcours également d’un journaliste indépendant, un des rares à écouter ses cris, ses larmes. Une étrange complicité va se nouer entre eux, malgré la distance sociale qui sépare la paysanne de l’homme cultivé. On comprendra que lui aussi subit l’oppression de cette société patriarcale qui rejette avec virulence l’homosexualité…