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Séance unique le mardi 15 septembre à 20h30 à Utopia St-Ouen l'aumône
en présence de la réalisatrice Marie Géniès, en soutien au peuple palestinien, séance animée par le journaliste, écrivain, cinéaste et aventurier Nadir Dendoune ( L'Ascension, Des Figues en Avril, Nos Rêves de Pauvres etc... ).
Soirée soutenue par l'Association France Palestine Solidarité

UNE MÉMOIRE CONTRE L'OUBLI

Marie GÉNIÈS - documentaire France 2019 40mn - Montage de Marie Géniès et Nadir Dendoune.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

UNE MÉMOIRE CONTRE L'OUBLI« Je ne sortirai pas car je n’ai nulle part où aller. Je ne sais où aller alors je resterai. Et toi ? » Mahmoud Darwich

Rien ne résume mieux le premier film subtil et lumineux de Marie Géniès que cette phrase du poète palestinien Mahmoud Darwich. Conscience littéraire du monde palestinien, Darwich a vécu toute une partie de sa vie en exil dans les années sombres qui ont suivi la chute du Liban sous les coups de l’armée israélienne et de ses alliés. Puis à la fin des années 1990, il finit par être convaincu par la solution d’un État binational où Juifs israéliens et Palestiniens de toute confession pourraient coexister dans le respect et l’égalité des droits.
J’évoque cela parce que les trois protagonistes auxquels Marie Géniès consacre son film, trois personnages emblématiques qui nous déroulent le fil de leur histoire familiale et de leur communauté, ont en eux les paradoxes et la complexité de la pensée de Mahmoud Darwich. Trois personnages qui ne se connaissent pas, vivent dans des villes différentes mais partagent le profond enracinement à une terre et à une histoire palestiniennes en même temps que les marques de la répression coloniale qui ont marqué leur vie et celle de leur proches. Pourtant ils portent en eux le « sumud », cette notion de résilience extrême qui fait que, malgré plus de 70 ans d’occupation, ils persistent à résister.

Ce qui fait aussi l’intérêt du film de Marie Géniès, c’est le choix symbolique de ces trois personnages : Odeh est chrétien de Ramallah, Jamila musulmane de Tulkarem et Kareem juif de la communauté samaritaine de Naplouse. Ce choix est judicieux parce que la propagande sioniste a toujours tenté de faire croire que la résistance palestinienne et l’antisionisme contenaient intrinsèquement une forme d’antisémitisme musulman s’attaquant à un peuple juif qui aurait toute légitimité à user de tous les moyens pour protéger l’Etat créé en 1946 : la thèse rabâchée de la guerre de religions et de l’islam vu comme politique et agressif contre le bastion juif. A ceci près que le peuple palestinien, soudainement occupé et spolié en 1948, abritait une grosse communauté chrétienne, qui a d’ailleurs donné plusieurs responsables importants à l’Autorité palestinienne. Mais le personnage de Kareem est encore plus inédit et passionnant, puisqu’il fait partie de la communauté samaritaine, un peuple méconnu et peu nombreux qui se définit comme descendant des Israélites de l’ancien royaume de Samarie, qui refuse les textes postérieurs au Pentateuque, et qui, bien que non reconnu comme Juif par les Juifs orthodoxes – pour son refus par exemple d’avoir des rabbins –, l’est par l’Etat d’Israël. La particularité, c’est que les Samaritains, bien que pouvant bénéficier de la citoyenneté israélienne, se sentent majoritairement, à l’image de Kareem, une identité palestinienne.
Alors que la situation en Palestine semble, au vu de l’opinion internationale, être entrée dans une période de conflit de basse intensité, il ne faut pas oublier les velléités confirmées par Nethanyahou d’annexion de la Cisjordanie et les infractions répétées aux droits de l’homme par le pouvoir israélien, comme en témoigne récemment l’arrestation arbitraire du franco-palestinien Salah Hamouri. Le film de Marie Géniès, qui en appelle à l’histoire et à la mémoire des luttes, est plus que jamais nécessaire.