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TENET

Écrit et réalisé par Christopher NOLAN - USA 2020 2h30mn VOSTF - Avec Kenneth Branagh, John David Washington, Robert Pattinson, Elizabeth Debicki...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

TENETChristopher Nolan, le Britannique qui brille à Hollywood, maîtrise l’art du « concept », au sens où les publicitaires l’emploient : une idée attractive qui résume et commande tout le film. Bref, un principe, soit, au passage, la traduction même de « tenet ». Ce fut la perte de la mémoire immédiate dans Memento (2000) ou l’absence de nuit dans Insomnia (2002). Plus tard, la manipulation des rêves dans Inception (2010) et enfin, les trois unités de temps (une semaine, un jour, une heure) parallèles de Dunkerque (2017).

Cette fois, l’inversion du temps est le principe. Selon une logique délibérément nébuleuse, les dégâts de la future guerre se laissent deviner dans le présent : l’effet précède la cause, comme si nous étions attaqués par le futur. La bataille que tente de livrer le jeune agent élu se joue ainsi dans des strates temporelles ciblées, où il s’agit de prévenir cette catastrophe qui n’a même pas encore eu lieu. Pour compliquer encore le jeu, des êtres ou des objets peuvent être inversés dans un environnement qui ne l’est pas : deux directions du temps s’entremêlent alors. Ce qui permet des scènes d’action époustouflantes, où Christopher Nolan, tel un DJ virtuose, les doigts sur ses platines, alterne ou mixe marches avant et arrière dans la même image. L’artillerie déployée (y compris un avion de ligne envoyé dans le décor) y gagne un éclat qui manquait aux lourdes manœuvres d’Inception.
Rapportée à la psychologie et aux personnages, l’expérience offre une savoureuse dramaturgie, dominée par Kenneth Branagh en ignoble Russe milliardaire et trafiquant d’armes nucléaires. De ce parrain diabolique dépend le sort de l’humanité. Et l’humeur de l’homme dépend, elle, de ses relations, devenues exécrables, avec son épouse – l’extraordinaire et opaque Elizabeth Debicki, révélée par Les Veuves, de Steve McQueen, en 2018. Il lui reproche, entre autres, de vouloir ignorer la réalité glauque et violente cachée derrière leur fastueux train de vie. Et l’opposition entre ces deux univers se reflète dans la dualité du film, passant sans cesse d’une pyrotechnie à grande échelle à la suavité de lieux protégés et paradisiaques, yachts ou palaces.

Dans presque toute son œuvre, Christopher Nolan s’amuse à compresser puis dilater l’espace et le temps, à jongler entre l’infime et le cosmique. Son adresse culmine avec le dernier mouvement de Tenet, où le destin de la planète est suspendu, seconde par seconde, à une conversation conjugale faussée. Car l’épouse, débarquée d’un avenir proche, possède désormais une longueur d’avance sur son mari… Le suspense, ludique en apparence, suggère finalement une lecture terrifiante du monde : chaque moment de calme, chaque période de paix et de prospérité ne tiendraient qu’à un carnage ou un cataclysme évités d’extrême justesse, dans l’ignorance du plus grand nombre. Un tel soupçon ne peut laisser indifférent aujourd’hui.

Louis Guichard – Télérama