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L'ORIGINE DU MONDE

Écrit et réalisé par Laurent LAFITTE - France 2020 1h34mn - avec Karine Viard, Laurent Lafitte, Vincent Macaigne, Nicole Garcia, Hélène Vincent... D’après la pièce éponyme de Sébastien Thiéry. Sélection officielle Festival de Cannes 2020.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

L'ORIGINE DU MONDEAlors disons le tout net : ce film n’a pas fait l’unanimité dans les équipes Utopia, on peut même dire qu’il a suscité quelques échanges enflammés et il est fort probable que les critiques autant que le public seront tout aussi partagés. En soi, ce manque d’unanimité est plutôt une excellente nouvelle, d’abord parce que cela montre que personne ne s’est encore endormi et que les équipes sont toujours toniques, ensuite parce que si ça grince, si ça gratte, si ça divise, c’est que le film a de la matière pour. Ce ne serait d’ailleurs pas la première fois que la sélection cannoise présente une œuvre qui bouscule un peu dans les chaumières. Bousculés, vous le serez assurément, peut-être même un peu choqués, mais vous êtes grands, alors venez plutôt vous faire une idée !

La première réjouissance de ce film est de découvrir un brillant numéro de comédiens qui maitrisent à la perfection l’art et les manières du théâtre et ce n’est sans doute pas un hasard si Laurent Lafitte, pour son premier passage à la réalisation, a choisi une pièce et des partenaires qui ont fait leurs preuves sur les planches (en particulier Vincent Macaigne mais aussi Hélène Vincent qui a été dirigée par Patrice Chéreau et qui a connu le cinéma plus tardivement). On retrouve dans L’Origine du monde un dispositif, des dialogues propres à la scène, avec peu de décors et de personnages. Il y a ensuite quelque chose d’assez jubilatoire à découvrir ces joutes verbales et de voir comment les personnages (tous finalement assez détestables) vont se démener, s’emmêler et se perdre dans les méandres de cette quête psychanalytico-pathétique qui n’épargnera pas leur égo et viendra au contraire mettre la lumière sur leurs viles mesquineries. Certes, assister ainsi au spectacle des bassesses humaines pourra choquer, mais le cinéma, tout comme le théâtre, a bien des fois déjà joué dans cette catégorie-là, et s’il ne fallait en citer qu’un, c’est bien le nom de Bertrand Blier qui nous vient spontanément à l’esprit.
Sinon, comme le titre l’indique, il sera question des origines, celles de Jean-Louis dont le cœur s’est brutalement arrêté de battre et qui réalise qu’en perdant sa vitale pulsation, il a peut-être bien aussi égaré le sens de toute sa vie. Accompagné de son épouse, parfaite caricature de la bourgeoise parisienne adepte des graines de chia, du bio et des thérapies alternatives, et de son meilleur ami, vétérinaire de son état, il n’a plus que quelques jours pour remonter le fleuve et trouver la source du mal qui l’a frappé. C’est la psy (Nicole Garcia, parfaite en gourou holistico-freudienne) qui l’a dit et elle a l’air très formelle. Au bout du cordon, toujours, il y a la mère et la mère, c’est Hélène Vincent qui ose tout avec audace et culot (n’a-t-elle pas déclaré : « J’accepte les métamorphoses, je brise l’image que l’on peut avoir de moi, de mon apparence avec une grande souplesse et avec humour »).

Enfin, un film qui se passe à notre époque et qui préfère l’usage du verbe – fût il politiquement incorrect – pour faire avancer l’intrigue plutôt que le clavier des téléphones portables et les « sms » mérite respect et attention. On rit, jaune parfois, souvent, beaucoup, ça gratte, ça pique un peu mais ça sert aussi à ça, le cinéma, non ?