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Erige SEHIRI - documentaire Tunisie 2019 1h14mn VOSTF -
(ATTENTION ! Cette page est une archive !)
On connaît l’importance du rail dans l’histoire des nations de l’ère contemporaine, le rôle essentiel qu’il joue dans leur économie et la vitalité de leur activité. Ce n’est donc pas un hasard si la cinéaste tunisienne Erige Sehiri, qui interroge depuis le début de la révolution tunisienne les transformations vécues par son pays, s’est intéressée à une voie de chemin de fer ô combien emblématique. Cette voie, on l’appelle « la voie normale » parce que l’écartement de ses rails correspond au standard international mais ce nom est d’une ironie involontaire et bien cruelle tant cette voie ferrée n’a rien de normal, tant elle subit tous les aléas possibles et imaginables. Il faut dire qu’elle relie Tunis à l’Ouest du pays, à la frontière algérienne, une région délaissée par rapport à la côte orientale prisée par le tourisme international. Le matériel de la ligne est dans un tel état que les conducteurs des trains qui l’empruntent doivent régulièrement s’arrêter en route pour resserrer eux mêmes quelques boulons sur des rails qui menacent de casser à tout moment, quand ils n’ont pas à faire face à des accidents bien plus sérieux, leur vie et celle des voyageurs étant bien souvent en jeu…
Erige Sehiri a choisi de nous faire partager le quotidien de Ahmed, Afef, Issamedine, Abee et Najib, ces héros ordinaires qui font que cette ligne fonctionne encore miraculeusement, des vrais personnages de cinéma sans bien sûr qu’ils en aient conscience.
Bien au-delà d’un documentaire épinglant les dysfonctionnements d’une ligne de chemin de fer sur un continent où presque partout le rail est abandonné au profit des transports par la route, dans le cadre des mesures d’ajustement structurels du FMI (expression technocratique pour désigner le massacre des services publics en Afrique sur ordre d’une institution internationale), Erige Sehiri, à travers l’abnégation, la dignité, la résilience de ses personnages de cheminots exemplaires, montre la réalité et l’importance capitale de la notion de service public. Ce film en tous points remarquable a causé d’importants remous au cœur du pouvoir tunisien et a été à l’origine d’un projet de protection pour les lanceurs d’alerte, comme quoi parfois le cinéma peut changer la vie.