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MICHAEL CIMINO, UN MIRAGE AMÉRICAIN

Jean Baptiste THORET - documentaire France / USA 2021 2h11mn VOSTF - avec, entre autres intervenants, John Savage, James Toback, Oliver Stone, Quentin Tarantino...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

MICHAEL CIMINO, UN MIRAGE AMÉRICAINLa première séquence, sur fond sonore de chants russes, nous plonge dans une vallée industrielle enneigée du centre des États Unis, précisément à Mingo Junction, dans l’Ohio. Les cinéphiles auront sans doute une impression de « déjà vu ». Ce tunnel, ces cheminées d’usine, on les reconnaît pour les avoir vus sur un écran, filmés en scope, c’est sûr. Pourtant, pendant 30 bonnes minutes, il ne sera pas question de cinéma, mais du déclin inexorable de cette petite ville sidérurgique, agonisant gentiment dans la nostalgie d’une ère révolue. Au détour de ces quelques rues désertes, dans un des rares bars ou supérettes encore ouverts, on rencontre des septuagénaires qui racontent une gloire passée, celle des usines tournant à plein régime, des jeunes ouvriers qui, dans les années 60/70, ont travaillé, ddans des conditions difficiles voire dangereuses, pour accéder au confort, au rêve américain. Ces hommes parlent de la communauté, ce concept très anglo saxon, à l’époque soudée et pleine d’espoir dans un avenir meilleur.
Puis on retrouve enfin d’où vient cette sensation de familiarité : c’est à Mingo Junction que fut tourné en 1978 The Deer hunter (le chasseur de cerf) devenu en français Voyage au bout de l’enfer, film inoubliable d’un certain Michael Cimino. On y découvrait une communauté d’ouvriers pour beaucoup d’origine slave, longuement décrits dans leurs habitudes de travail, de vie familiale et sociale (la superbe scène de mariage) avant qu’ils ne soient projetés dans l’enfer vert de la guerre absurde et cruelle menée au Vietnam par leurs gouvernants.

Jean-Baptiste Thoret, grand critique et historien du cinéma, avait déjà mêlé road-movie quasi sociologique et cinéma avec l’excellent We blew it, balade dans le sud trumpien de la Route 66, ponctuée de réflexions sur le cinéma du Nouvel Hollywood (entre autres Peckinpah, Dennis Hopper…) se demandant comment l’esprit de liberté des années 70 avait pu aboutir à cette faillite idéologique. En 2010, Thoret prit la route avec un Cimino vieillissant et oublié par Hollywood, pour voyager à travers « son » Ouest, de Los Angeles au Colorado. De cet entretien au long cours est né le livre Michael Cimino, les voix perdues de l’Amérique, publié en 2013. Le film repart sur les traces de Cimino (décédé en 2016), de son Amérique, de son cinéma, et on réalise que le cinéaste a cherché dans ses films à décrire au plus juste l’âme d’un pays. Le film ira donc de l’Ohio au Montana, où fut tourné le magnifique La Porte du paradis (1980), le deuxième chef d’œuvre de Cimino, film incompris et gouffre financier qui compromit sa carrière. Puis à New York, ville-monde qui servit de cadre à l’halluciné L’Année du Dragon (1985).
Le film de Jean-Baptiste Thoret montre bien comment Cimino a su, en quelques films à la dimension fordienne, raconter l’Amérique, avec une authenticité et une puissance de mise en scène inégalées, comme en témoignent quelques pointures interwievées pour l’occasion, tel Quentin Tarantino, grand admirateur du cinéma des années 70. Mais, dans la droite ligne de We blew it, Thoret montre aussi l’Amérique des sans grades, avec une justesse et une empathie remarquables, loin des clichés et des jugements hâtifs.