MON C.E. ROULE POUR UTOPIA

METTEZ VOTRE PUB
DANS LA GAZETTE !


NOUS TROUVER
(et où trouver la gazette)

NOS TARIFS :
TARIF NORMAL : 7,50€
CARNET D'ABONNEMENT : 55€ (10 places, non nominatives, non limités dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Groupe ( >30p.) : 3,50€
TARIF étudiants, lycéens, collégiens, demandeurs d'emploi, bénéficiaires du RSA : 4,50€ (sur présentation d'un justificatif). PASS CAMPUS : 4 euros. Paiement CB, Chèque ou Espèces.

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

LA GAZETTE UTOPIA 326 DU 10 AVRIL AU 14 MAI 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 326 DU 10 AVRIL AU 14 MAI 2024...

LA GAZETTE UTOPIA 325 du 28 FÉVRIER AU 9 AVRIL 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 325 du 28 FÉVRIER AU 9 AVRIL 2024...

LA GAZETTE UTOPIA 324 du 24 JANVIER AU 27 FÉVRIER 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 324 du 24 JANVIER AU 27 FÉVRIER 2024...

LA GAZETTE UTOPIA 323 DU 13 DÉCEMBRE 2023 AU 23 JANVIER 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 323 DU 13 DÉCEMBRE 2023 AU 23 JANVIER 2024...

Soutenez Utopia Palmer

FLEE

Jonas POHER RASMUSSEN - film d'animation Danemark 2021 1h29mn VOSTF - Scénario de Jonas Poher Rasmussen et Amin Nawabi (le protagoniste de l’histoire). 89 prix dans moult festivals du monde entier, on n’essaiera même pas de commencer à les citer.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

FLEECe formidable, ce passionnant Flee prouve une fois de plus que l’animation est un merveilleux mode d’expression pour raconter la marche du monde et traduire au plus juste les comportements, et les sentiments de celles et ceux qu’elle emporte, qu’elle bouscule, souvent sans ménagement. Ces dernières années ont été riches en exemples de la force incomparable de ce qu’on n’appelle plus le « dessin animé », tant l’expression était limitative : on ne citera que Valse avec Bachir d’Ari Foldman, ou les tout récents et très remarquables Josep d’Aurel, succès bien mérité, et La Traversée de Florence Miailhe, à l’inverse injustement boudé. Autant de réussites incontestables qui créaient un univers, faisaient naître des émotions inaccessibles à des films en prises de vues réelles.
Flee du danois Jonas Poher Rasmussen s’inscrit dans la droite ligne de ces grandes réussites. Le réalisateur a demandé à son ami d’origine afghane Amin, désormais universitaire au Danemark, de se confier sur son passé : son enfance, son adolescence, la fuite de son pays natal, le long chemin qui l’a mené jusqu’en Europe. Se confier est bien le mot : il fait s’allonger Amin, sur un divan, tel un psychanalyste, pour que celui-ci, les yeux fermés, puisse se plonger dans ses souvenirs et commencer un récit qui renferme évidemment bien des souffrances enfouies.

Tout commence pourtant dans la joie et la couleur, au milieu des années 80, alors que le jeune Amin, âgé d’à peine dix ans, parcourt insouciant Kaboul, walkman sur la tête, écoutant l’incontournable Take on me du groupe norvégien A-Ha. La guerre entre les moudjahidines et le gouvernement prosoviétique a commencé depuis quelques années mais n’a pas encore affecté les habitants de la capitale. Et Amin nage dans l’amour de ses parents, de sa mère qui sait si bien lui caresser les cheveux, et dans la passion très occidentale de la pop et des films de Jean Claude Van Damme… Puis tout va s’assombrir avec l’arrestation arbitraire du père, qui a déplu au régime, et rapidement la chute de Kaboul qui pousse la famille à fuir et à s’installer dans la Russie post soviétique en plein effondrement, ravagée par la corruption et la violence de sa police. La suite raconte magnifiquement l’adolescence, le passage à l’âge adulte, la blessure de l’exil, les traumatismes inextinguibles du passé, et la découverte de l’homosexualité au sein d’une culture familiale qui ne peut l’accepter que difficilement.
Le récit d’Amin, voix entêtante et omniprésente, est bouleversant, et les possibilités quasi-infinies qu’offre l’animation en traduisent merveilleusement les changements humeur et de ton. Aux couleurs chatoyantes de l’enfance sous le soleil de Kaboul vont succéder des aplats presque abstraits de noir, blanc et de gris dans la confusion de l’exil en Russie puis lors de la tentative de fuite vers la Suède. Auxquels se mêlent, en un contrepoint génialement absurde, les archives télévisuelles souvent totalement décalées par rapport aux réalités vécues par Amin.

Les jurys de nombreux festivals du monde entier ont été enthousiasmés puisqu’ils ont décerné, fait assez incroyable, pas moins de 89 prix au film !