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CITOYEN D'HONNEUR

Mohamed Hamidi - France 2022 1h36mn - Avec Kad Merad, Fatsah Bouyamed, Oulaya Amamra, Brahim Bouhlel, Zinedine Soualem... Scénario de Mohamed Hamidi et Alain-Michel Blanc.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

CITOYEN D'HONNEURÀ Utopia, on n’a malheureusement pas souvent l’occasion de se réjouir de l’arrivée d’une authentique comédie populaire française qui ne tombe pas dans le lourdingue, le racoleur ou le graveleux, qui ne cède pas aux facilités du genre, qui vous permet de rire de bon cœur, tout en touchant votre sensibilité et en évoquant au passage quelques sujets plus sérieux. Cet équilibre relève du funambulisme et bien peu de cinéastes parviennent à se maintenir sur le fil plus de quelques minutes… Mohamed Hamidi fait partie de ces rares talents et il creuse depuis plusieurs films un sillon rigoureux : construire – avec quelques complices réguliers comme le comique algérien Fatsah Bouyahmed et Jamel Debbouze (avec qui Hamidi collabore pour le Marrakech du Rire devenu un des grands rendez-vous de l’humour) – une filmographie qui aborde avec drôlerie, justesse et humanité les rapports complexes qu’entretiennent les Franco-Algériens avec le pays de leur aïeux. Un sujet universel qui peut toucher tous les déracinés de tous les horizons… et les autres ! On se souvient avec bonheur de son précédent film, La Vache, histoire hilarante d’un paysan algérien monté à Paris pour présenter sa vache au Salon de l’Agriculture, qui aurait pu être celle de n’importe quel rural égaré dans la mégalopole.

Ici, c’est au départ une commande qui lui a permis de retrouver sa veine de prédilection : les producteurs lui ont proposer d’adapter le film argentin Citoyen d’honneur, réalisé en 2017 par Mariano Cohn et Gaston Duprat (auteurs du tout récent Compétition Officielle avec Pénélope Cruz et Antonio Banderas) qui met en scène un écrivain célèbre, depuis longtemps émigré en Espagne, qui accepte l’invitation de son village natal en Argentine, désireux de le célébrer en le désignant citoyen d’honneur : s’ensuit la rencontre de deux mondes totalement étrangers l’un à l’autre.
L’écrivain argentin est ici devenu Samir Amin (Kad Merad évidemment, parfait) un auteur a priori comblé et riche puisqu’il vient de recevoir le Prix Nobel de Littérature. Désabusé, blasé, voire même déprimé par une vie trop balisée et artificielle, qu’on croirait dirigée à la minute par son agent, il accepte à la surprise générale l’invitation de son village natal de Sidi Mimoun, en Algérie, qui souhaite lui organiser une fête digne de sa renommée. Alors que dans le film argentin la confrontation entre les deux univers est âpre, elle est ici plutôt drolatique entre l’écrivain taiseux et son guide municipal Miloud, à l’opposé exagérément enthousiaste et volubile, un vrai personnage de comédie italienne qu’on croirait sorti d’un film de Scola ou de Risi. Au-delà des gags parfois très drôles sur les us et coutumes du bled (le tour d’honneur de l’unique rond-point juché sur un pick-up, la population qui grossit pour le suivre au gré des rues qu’il tente de parcourir seul, la visite hilarante du cimetière avec Jamel en gardien…), le film exhale une tendresse folle et s’avère en quelque sorte une revanche des blédards, souvent moqués par les jeunes Maghrébins de troisième génération. Le personnage de Miloud, tout particulièrement, acquiert une vraie dimension, une vraie grandeur au fil du film, par exemple quand on découvre son analphabétisme en même temps que sa passion pour les livres que sa femme lui lit le soir…

Mohamed Hamidi en profite pour décrire avec justesse une Algérie complexe, étouffée par le poids du régime et de ses fonctionnaires rigoristes et corrompus (génial Zinedine Soualem dans un rôle détestable, à contre emploi de ses habituels personnages sympathiques), encline à un certain fatalisme qui facilite l’autodérision. Mais sa jeunesse, personnifiée ici par Selma (superbe Oulaya Amamra découverte dans Divines), une étudiante qui participe tous les vendredis aux manifestations de protestation contre le régime, ne renonce pas à espérer en des lendemains qui changent…