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Masaaki YUASA - film d'animation Japon 2021 1h38mn VOSTF et VF - Scénario de Akiko Nogi, d’après le roman Le Roi chien, d’Hideo Furukawa, monument de la littérature japonaise. Création graphique des personnages : Taiyo Matsumoto - Musique composé par Yoshihide Otomo.
(ATTENTION ! Cette page est une archive !)
Dans le Japon du xive siècle, une créature maudite du nom de Inu-Oh, naît avec une particularité physique l’obligeant à cacher chaque parcelle de son corps et de son visage. Sa vie de paria solitaire change lorsqu’il rencontre Tomona, un jeune moine aveugle, joueur de Biwa, un instrument à cordes japonais apparenté au luth. En se produisant dans les rues et sur les ponts, véritables points de passage de la capitale féodale, Inu-Oh et Tomona, accompagnés d’une troupe de musiciens-saltimbanques, vont gagner progressivement l’adhésion des habitants des quartiers populaires. En se plaçant à contre-courant des artistes bien établis, enfermés dans les enceintes des temples de la capitale, ils vont engendrer une véritable libération sociale et culturelle dans la ville.
Pour découvrir la vérité sur la malédiction d’Inu-Oh, ils devront continuer à danser et chanter, au risque de déranger l’ordre établi et mettre en péril leur amitié…
Même si le réalisateur Masaaki Yuasa reste fidèle à toutes les caractéristiques qui font la particularité du japon féodal (des tenues traditionnelles, une société de caste et des instruments d’antan), il y injecte avec audace des atmosphères plus modernes et des éléments fantastiques. Un mélange des genres qui enrichit le film tant dans sa construction narrative que visuelle ou sonore. S’entremêlent alors, au milieu du récit, des séquences de concert galvanisantes, à mi-chemin entre rock 70’s, hip-hop et opéra-rock (façon Phantom of the Paradise), le tout associé aux instruments de l’époque et aux chants scandant les légendes et récits folkloriques traditionnels. Car Inu-Oh est un personnage qui a réellement existé (mais dont on ne retrouve aujourd’hui que peu de traces). Il est le précurseur du théâtre Nô, qualifié de sarugaku (singeries). Quant aux joueurs de biwa (souvent des moines), ils avaient un rôle comparable aux ménestrels itinérants de l’Europe médiévale, et comme eux interprétaient, en poèmes et en musique, les événements notables rythmant la vie de la société. Ces artistes parcouraient les cités pour déclamer les œuvres, principalement des épopées (les plus connues en Occident furent écrites par Homère).
Bien que Satoshi Kon et Isao Takahata nous aient quittés, et qu’Hayao Miyazaki prépare sa retraite (tout en travaillant sur un nouveau film !), la japanimation semble avoir encore de beaux jours devant elle. Le travail d’un réalisateur aussi franc-tireur et talentueux que Masaaki Yuasa en est une preuve éclatante. Il signe avec Inu-Oh une œuvre puissante, aussi unique que virtuose.