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L’ENVOL

Pietro MARCELLO - France 2022 1h40mn - avec Raphaël Thiéry, Juliette Rouan Noémie Lvovsky, Louis Garrel, Yolande Moreau... Scénario de Pietro Marcello, Maurizio Braucci, Maud Ameline et Geneviève Brisac, librement adapté du roman Les Voiles écarlates d’Aleksandr Grin.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

L’ENVOLLes retours de guerre sont toujours difficiles et souvent douloureux, et les films qui les mettent en scène en témoignent… Que l’on pense au très moyen Le Retour de Martin Guerre de Daniel Vigne avec Gérard Depardieu ou au génial Voyage au bout de l’enfer de Michael Cimino, le constat est le même, quelque soient les époques, les continents ou les conflits : la fracture est patente entre ceux qui reviennent, brisés et déconnectés du monde qu’ils ont abandonné des années auparavant, et ceux qui sont restés au pays. Et se manifestent souvent entre eux une incompréhension, voire des rancœurs impossibles à combler. Dans l’envol, Raphaël (qui porte le même prénom que son interprète, le marmoréen et impressionnant Raphaël Thierry, au visage massif et aux mains comme des battoirs) revient cabossé de la Grande Guerre, qui a dépeuplé les villages de leurs hommes durant quatre longue années. Son épouse est morte dans des conditions mystérieuses et Juliette, sa fille toute jeune (là encore, la comédienne Juliette Jouan, belle découverte, porte le même prénom que son personnage), a été recueillie par la veuve Adeline (Noémie Lvovsky), qui accepte d’héberger le solide et taiseux gaillard moyennant sa participation active aux travaux de la ferme. Il s’avère rapidement que Raphaël a de l’or dans les mains, notamment pour le travail du bois, ce qui va lui permettre non seulement d’aider à moult constructions mais aussi de fabriquer de jolis jouets, qu’il va vendre à la ville histoire de gagner quelques sous.
Mais dans le village, Raphël fait bizarrement l’objet d’une sourde suspicion, si bien qu’un climat hostile et malsain plane autour de lui, alors que le mystère de la mort de sa femme s’épaissit.

Pietro Marcello, à qui l’on doit le magnifique Martin Eden, adaptation du roman d’apprentissage de Jack London, réalise avec L’Envol son premier film en langue française, et propose, en particulier dans la première partie, une belle fresque sociale et psychologique sur cette France rurale brisée par la guerre et qui a bien du mal à se reconstruire alors que s’éloigne le souvenir de la prospérité et que se perdent les réseaux de solidarité qui faisaient le ciment de la communauté.
La deuxième partie du film, qui se déroule une bonne quinzaine d’année plus tard, alors que l’enfant de Raphaël est devenue une belle jeune femme qui attire tous les regards, prend la forme d’un récit d’émancipation, qui flirte étonnamment avec le surnaturel. Juliette, qui a hérité du talent de son père pour le travail du bois, va voir sa vie basculer avec l’arrivée d’un bel aviateur (Louis Garrel), contraint d’atterrir en catastrophe à proximité du village. Avec lui, c’est un amour dévastateur qui vient bouleverser Juliette, en même temps que l’espoir d’un ailleurs, d’un « envol », bien loin des secrets enfouis et de la médiocrité des voisins. Avec sa dimension musicale (Juliette chante encore et encore) et littéraire (on voit Juliette, ce n’est pas un hasard, lire Louise Michel), L’Envol devient alors un vibrant plaidoyer artistique pour la liberté, l’altérité contre la norme sociale qui peut conduire à la négation, au rejet, à l’élimination de tout ce qui peut apparaître comme différent…