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JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES

Écrit et réalisé par Jeanne HERRY - France 2023 1h58mn - avec Dali Bensalah, Leïla Bekhti, Elodie Bouchez, Suliane Brahim, Jean-Pierre Darroussin, Adèle Exarchopoulos, Grégory Gadebois, Gilles Lellouche, Miou-Miou, Denis Podalydès...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGESQuand on est victime d’une agression, qu’on a subi un vol à l’arraché, un cambriolage avec séquestration, et après que les dommages corporels ou matériels ont été réparés, que les coupables ont été condamnés, que se passe-t-il dans la tête des victimes ? Se remet-on réellement des bleus à l’âme ? Nos sensations, nos réactions, nos vies ne sont-elles pas irrémédiablement chamboulées ?
La première scène donne tout de suite le ton, nous indique avec quel œil nous allons suivre cette histoire passionnante dans laquelle nous entraîne la réalisatrice de Pupille (2018), avec le talent et la sensibilité qu’on lui connait désormais.

Depuis 2014 – mais la loi n’est mise en œuvre en France que depuis 2017 –, la Justice Restaurative, également appelée Justice Réparatrice, propose à des personnes victimes et auteures d’infractions de dialoguer dans des dispositifs sécurisés, encadrés par des professionnels et des bénévoles.
D’un côté, Nassim, Issa et Thomas, condamnés pour vols avec violence, et de l’autre Grégoire, Nawelle et Sabine, victimes de homejacking, de braquage et de vol à l’arraché. Premiers regards en chiens de faïence, colère rentrée, peur de l’autre. Les victimes ne rencontrent pas leurs propres agresseurs, il ne s’agit pas ici de régler ses comptes mais d’entrer dans un processus de dialogue, d’écoute. Et les griefs de fuser du côté des victimes tandis que de l’autre chacun cherche à se dédouaner…
Les hommes décrits par le film ne sont pas de grands criminels mais les vols qu’ils ont commis l’ont été avec violence. Pas mortelle mais bien réelle. Et leurs actes ont des conséquences durables sur leurs victimes. Même si les actes en question n’ont duré que quelques minutes, même si tout le monde est sain et sauf. On pourrait penser que la vie peut reprendre, sauf qu’elle ne reprend pas comme si de rien n’était. Le traumatisme de l’agression est là et bien là, et c’est un élément nouveau dans l’existence de la victime. Il y a un avant et après le braquage dans la vie de la caissière du supermarché, il y a un avant et un après dans la vie du garagiste qui s’est fait séquestrer dans sa maison en présence de ses enfants, il y a un avant et un après dans la vie de Sabine qui s’est fait violemment arracher son sac en pleine rue. Comment fait-on alors pour reprendre le cours de sa vie ?
Un autre pan de la Justice Restaurative est exploré via l’histoire de Chloé, victime de viols incestueux qui apprend que son frère, son agresseur, va sortir de prison, qu’il va revenir habiter dans le quartier, qu’ils vont sans doute se croiser, qu’il faut s’y préparer et ne pas laisser le hasard faire les choses. Ici point d’échange direct mais un long parcours d’échanges, en tête à tête avec une psychologue.

Quels que soient les parcours individuels, que les protagonistes soient condamnés ou victimes, la place qu’on leur accorde dans ce processus est essentielle, engrangeant des réflexions inédites et un travail d’écoute inégalé.
Dans le parcours de tous, il y aura de la colère et de l’espoir, des silences et des mots, des alliances et des déchirements, des prises de conscience et de la confiance retrouvée… Incarnés par des acteurs tous plus formidables les uns que les autres, et dont pas une tête n’est plus haute que celle des autres, tous les personnages, traités avec la même attention et la même justesse, offrent un panel d’émotions, de réflexions et de cheminements des plus sensibles.
Et au bout du chemin des réparations intimes et salvatrices. Un film fort et indispensable.