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TANT QUE LE SOLEIL FRAPPE

Philippe PETIT - France 2022 1h25mn - avec Swann Arlaud, Sarah Adler, Grégoire Oestermann, Marc Robert... Scénario de Philippe Petit et Marcia Romano, avec la collaboration de Laurette Polmanss et Mathieu Robin.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

TANT QUE LE SOLEIL FRAPPEIl n’est pas si évident d’illustrer au cinéma des combats politiques et des concepts sociétaux à travers la fiction et l’intime sans être lourd et démonstratif. Pari pourtant réussi pour le cinéaste franc-tireur Philippe Petit – lauréat de la prestigieuse Villa Médicis qui, à Rome, accueille en résidence les artistes français les plus talentueux. Philippe Petit, on lui devait déjà un film formidable sur les cultures urbaines à travers le portrait d’un skateur atypique dans Danger Dave. Ici il s’attaque à une plaie qui frappe les villes françaises – européennes, mondiales… – et qui accentue de facto la fracture sociale : la gentrification. Ce terme d’origine anglo-saxonne (de « gentry », qui qualifie plutôt péjorativement « les gens bien nés ») désigne cette politique insidieuse menée par les édiles pour transformer les centres de nos grandes villes – certes parfois dégradés mais jusque-là accessibles aux habitants disposant de revenus modestes – en quartiers attrayants, modernisés, embourgeoisés, destinés aux classes moyennes et supérieures. Avec, au niveau des intentions, des arguments tout à fait recevables, puisque cette transformation s’accompagne souvent d’initiatives positives comme la piétonisation, le retour de la végétation au cœur des quartiers, la réhabilitation et l’amélioration thermique des logements… mais avec une mise en œuvre et des conséquences ô combien néfastes : la montée des prix de l’immobilier, le remplacement des commerces de proximité par des magasins plus luxueux, appartenant souvent à des chaînes nationales voire multi-nationales. Bref la transformation se réalise au service non de l’intérêt public, du bien commun, mais du confort des classes dominantes, tandis que les classes populaires sont déplacées d’office en périphérie.

Philippe Petit a posé sa caméra à Marseille, et ce n’est pas un hasard tant cette grande ville, il y a encore deux décennies profondément populaires, est devenue le symbole d’une fracture entre un centre-ville totalement transformé et des quartiers périphériques laissés à l’abandon.
Tout commence sur une petite place comme il en existe encore quelques-unes dans la cité phocéenne. Un petit no man's land où deux paysagistes utopistes, Max et Gaspard, ont le projet enthousiasmant de créer, avec l’aide des habitants, un jardin ouvert, une agora au sens antique, où les gens pourront venir profiter de l’espace pour des moments de farniente constructif. Le projet fait l’objet d’un concours en lequel ils mettent tous leurs espoirs… mais ils échouent face à un autre projet impliquant des investissements privés considérables. Gaspard jette l’éponge et Max (Swann Arlaud), qui se débat entre son boulot qui lui prend beaucoup de temps et sa petite famille qui le trouve un peu trop absent, va accepter pour faire bouillir la marmite de reprendre un boulot de jardinier… tout en acceptant de collaborer à un projet de bar branché à végétaliser, pour approcher un illustre architecte qui pourrait être un soutien à son projet, qu’il refuse de laisser tomber.

Porté par un Swann Arlaud au mieux de la complexité de son personnage, partagé entre l’obsession de son combat, une certaine naïveté tempérée de pragmatisme et le sauvetage de son couple menacé, le film porte un regard sans concession sur les élites politiques et leurs courtisans, architectes, cultureux et même sportifs (l’ex-footballeur professionnel Djibril Cissé joue son propre rôle sans angélisme), dont il ne faut rien attendre et face auxquels la seule réponse semble la résistance populaire. Mais il porte aussi une réflexion individuelle sur la beauté de l’échec face à la gloriole de la victoire, échec qui permet de mieux repartir au combat.