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Barbet SCHROEDER - documentaire France 2023 1h45mn - avec l’incroyable Ricardo Cavallo, qui consacre chaque minute de sa vie à la peinture...
Du 22/11/23 au 11/12/23
« Ce serait bien de pouvoir continuer dans ce bonheur comme ça, tous les jours. » (Barbet Schoeder, à la fin de Ricardo et la peinture)
À l’heure ces lignes sont écrites, il semble bien que les bonnes nouvelles se sont définitivement fait la malle. C’est la tragédie qui règne, difficile de ne pas avoir le moral dans les chaussettes… Alors, même s’il ne peut évidemment pas guérir notre monde meurtri, voilà un film qui donnera, par sa beauté et l’incroyable générosité de son protagoniste, un peu de baume à nos cœurs blessés, et apaisera pour quelques-temps l’angoisse sourde qui monte en chacun de nous. C’est un film qui montre, avec une simplicité et une sincérité magnifiques, la force de l’art au quotidien et rappelle accessoirement que, largement passé l’âge de la retraite selon Macron, on peut être sacrément intrépide et innovant. Parce que ce film est celui qu’un grand cinéaste octogénaire mondialement reconnu, Barbet Schoeder, consacre à un grand peintre bientôt septuagénaire à peu près inconnu, Ricardo Cavallo, argentin de nationalité et finistérien d’adoption, depuis qu’il a posé ses valises dans la bourgade répondant au doux nom de Saint-Jean-du-Doigt, dans le Trégor.
C’est grâce à un tournage annulé que Barbet Schroeder s’est décidé à faire le portrait filmé de son ami Ricardo Cavallo, qu’il connaît et admire depuis quarante ans. Les premières images montrent nos deux amis, chargés de chevalets et de mallettes de peinture, crapahuter à flanc de falaise pour rejoindre une grotte marine d’où Ricardo peint depuis des jours, sous différents angles et différentes lumières, le même paysage – tel un Monet figurant inlassablement la cathédrale de Rouen – sur des petits panneaux qu’il assemblera par la suite comme par magie. Le film de Schroeder n’est pas simplement un film sur l’œuvre de Ricardo mais imbrique sa personnalité rayonnante et l’histoire de la peinture. Nous sommes littéralement charmés par cet homme qui pratique un ascétisme ludique, se nourrissant de riz agrémenté de quelques légumes et dormant quoi qu’il arrive sans chauffage et la fenêtre grande ouverte pour ressentir la succession des saisons qu’il peint. Cet homme qui, dans son village breton, enseigne la peinture à quelques enfants au sein d’une école joyeusement hétérodoxe, avec des résultats saisissants : il est épatant d’entendre un môme de 12 ans commenter avec enthousiasme les œuvres du Caravage ! La peinture et l’histoire de l’art sont au cœur de chaque heure de la vie de Ricardo, un simple déjeuner est l’occasion d’une évocation prodigieuse de l’œuvre de Manet… si bien que le film prend l’allure d’un cours génial et jubilatoire, libéré de tout dogmatisme, de tout pédantisme, qui va des portraits antiques retrouvés intacts dans l’oasis du Fayoum en Égypte jusqu’au cubisme.
Ricardo et la peinture est un film merveilleux qui enchantera le public le plus large, qui peut même être vu en famille, avec des jeunes ados, sans craindre une seconde qu’ils s’ennuient, avec l’espoir au contraire qu’ils deviennent aussi férus de peinture et d’histoire de l’art que les petits Bretons de Saint-Jean-du-Doigt.