Le Toulouse Hacker Space Factory (THSF) de retour à Utopia Borderouge !
Le Toulouse Hacker Space Factory (THSF) explore depuis 2010 les espaces de dérivation de l’emprise des technologies sur nos vies, en particulier celles en mutation du monde numériques et cybernétique. Après 3 ans d’absence, le THSF était de retour cette année ! L’édition 2023 a eu lieu du 26 au ...
FMR a fêté ses 40 ans à Borderouge
Le temps passe et FMR a 40 ans déjà. La radio toulousaine avait fêté cela au Bikini le 27 novembre 2021 avec une grande soirée de concerts. Le Bikini et FMR s’est aussi une belle et tumultueuse histoire que nous racontent Hervé Sansonetto et Pierre Rogalle dans un documentaire réalisé par TV Bru...
30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...
Install-party samedi 18 juin à Tournefeuille
Vous voulez déconfiner durablement vos ordinateurs ? Envie de découvrir une informatique libre, éthique et accessible ? Vous vous sentez une affection naissante pour les gnous et les pinguins ? L’association Toulibre vous propose de venir découvrir les Logiciels Libres, et comme le premier pas v...
Yorgos LANTHIMOS - GB/Grèce 2015 1h58mn VOSTF - avec Colin Farrel, Rachel Weisz, Jessica Barden, Olivia Colman, Ashley Jensen, Ariane Labed, Angeliki Papoulia, John C. Reilly, Léa Seydoux... Festival de Cannes 2015, Prix du Jury Fifigrot 2015, Amphore du Peuple (traduisez Prix du public).
(ATTENTION ! Cette page est une archive !)
Dans un cinéma mondial qu'on peut raisonnablement trouver trop sage, de plus en plus timoré dans la forme, de moins en moins radical dans le fond, ce film follement imaginatif et visionnaire du jeune cinéaste grec Yorgos Lanthimos nous fouette les sangs de son souffle aussi décoiffant que vivifiant.
The Lobster est une formidable et hilarante fable dystopique (la dystopie est en gros le contraire de l'utopie, et décrit une société qui va à l'encontre du bonheur des hommes) qui impose son univers unique dès la première séquence : dans un paysage de landes dénudées (on saura plus tard qu'on est en Irlande), une femme s'arrête au bord de la route à côté d'un âne qu'elle abat froidement. On comprendra pourquoi, mais pas tout de suite… Puis on se retrouve dans un endroit étrange, « l'Hôtel ». Dans la société flippante de The Lobster, il n'est pas toléré de vivre seul. Alors on tente de redonner une chance aux contrevenants à « l'Hôtel » : les célibataires et les veufs y séjournent et ont 45 jours pour y trouver l'âme sœur. Diverses activités leur sont proposées pour les aider à conclure : thés dansants, séjours en duo sur une île de l'amour, jeux stupides… mais aussi chasses à l'homme sur lesquelles nous reviendrons… Pendant leur séjour, tout plaisir solitaire est rigoureusement interdit, sous peine de se voir passer les doigts au grille-pain ! Et le malheureux ou la malheureuse qui, au terme fatidique des 45 jours, n'a pas réussi à former un couple sera transformé… en l'animal de son choix. « L'Hôtel » tient donc à la fois du séminaire de cadres sinistre et du reality show débilitant…
David fait partie des nouveaux pensionnaires, après que sa femme l'ait quitté. Il est venu avec son frère, transformé en chien après un séjour non concluant. David a quant à lui choisi d'être transformé, en cas d'échec, en homard (le « lobster » du titre). Pourquoi ce choix ? Parce que le homard vit longtemps, parce qu'il vit dans l'eau, parce que ses capacités de reproduction sont remarquables…
On a découvert Yorgos Lanthimos avec le décapant Canine, qui mettait en scène une famille bourgeoise séquestrant ses enfants pour les préserver des dangers du monde extérieur. Il atteint une autre dimension dans The Lobster en imaginant une société normative jusqu'à l'absurde, qui oblige ses membres à l'amour, même le plus factice. Chacun, terrifié par la menace de transformation, est prêt à tout pour former un couple : un jeune homme se fracasse le nez pour séduire une jeune fille atteinte de saignements réguliers, David tente de dissimuler qu'il est un homme bon pour séduire la femme sans cœur avant de rencontrer la femme myope… Face à cette tyrannie du couple, il y a des résistants, les « Solitaires », qui vivent dans la forêt et tentent d'échapper aux battues organisées par « l'Hôtel ». Mais Lanthimos n'épargne pas non plus les Solitaires qui s'avèrent tout aussi dogmatiques puisqu'ils interdisent toute relation sentimentale ou sexuelle, prévoyant même des sévices physiques, comme la couture des lèvres pour toute déclaration d'amour coupable.
Le récit est jubilatoire, nourri de comique absurde, enchaînant les situations ubuesques, les trouvailles burlesques. Yorgos Lanthimos a entraîné dans l'aventure une brochette de comédiens célèbres qui jouent à merveille le jeu du contre-emploi : Colin Farrell, désopilant, moustache de comptable et petite bedaine, tout en maladresse et timidité ; John C. Reilly, parfait en mauvais camarade ; Rachel Weisz, absolument craquante en femme myope amoureuse ; sans oublier Léa Seydoux en paramilitaire impitoyable, chef sans partage des « Solitaires ».