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LA BONNE RÉPUTATION

Écrit et réalisé par Alejandra MARQUEZ ABELLA - Mexique 2019 1h39mn VOSTF - avec Ilse Salas, Cassandra Ciangherotti, Paulina Gaitan, Flavio Medina...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LA BONNE RÉPUTATIONL'eau tiède glisse dans les cheveux châtains que les mains douces de la coiffeuse massent voluptueusement. Les yeux fermés, Sofia passe en revue les préparatifs de sa fête d'anniversaire : faut il des arums ou des tulipes, quels verres pour le vin blanc, la robe noire achetée à Paris ou la rouge ?… et se rêve une histoire d'amour avec un chanteur à la mode.

Elle ajuste ses épaulettes sous la robe de satin blanc et se regarde dans un jeu de miroirs, traquant le détail qui pourrait casser l'harmonie de sa silhouette, caressant de ses doigt aux ongles parfaits sa peau fine doucement maquillée, plongeant ses yeux magnifiques dans son propre regard. Sous toutes les faces, l'image est flatteuse. Elle ressemble à ces princesses qui font l'essentiel de la presse people, images de papier glacé qui, de tout temps, ont fasciné et fait rêver les plus modestes. La maison est somptueuse, les hommes fument le cigare et les femmes bavardent. Un tourbillon de compliments précède Sofia : et combien elle est belle, a un goût sûr, sait recevoir… Plus tard au club de tennis, les langues vont bon train, mais elle ne mêle pas sa voix aux persiflages sur le mauvais goût d'une nouvelle venue qu'un mariage récent avec un riche parvenu propulse dans leur milieu, comme un vilain petit canard dans une couvée de cygnes.

Le choc pétrolier des années 80, la découverte de gisements de pétrole dans le Golfe du Mexique a hissé le Mexique au rang des grands exportateurs d'or noir et Sofia fait partie de cette petite aristocratie venue d'Espagne qui a les moyens de vivre dans l'insouciance en évitant de mêler ses enfants aux infréquentables enfants mexicains. Le fils de bonne famille qu'elle a épousé sur les conseils de sa mère ne connaît rien aux affaires, et se contente de profiter de son héritage en laissant travailler les autres à sa place…

Nous sommes en 1982, à quelques mois de la fin du mandat du président Lopez Portillo, et ce beau monde commence à ressentir, isolé dans son cocon élégant et mondain, le ressac d'une crise qui bouscule l'économie. Sofia, toute à ses délicieuses futilités – qu'elle prend pour les choses les plus sérieuses du monde –, affairée à soigner sa propre image, ne voit rien de ce qui se passe et s'étonne quand celui qui dirigeait les affaires de son mari démissionne, le laissant face à son incompétence, tandis que se bousculent les premiers signes de déconfiture : la boutique de luxe où elle achète ses parfums lui refuse un chèque, ses domestique se plaignent de ne plus être payés… « C'est la faute de ce gouvernement corrompu et de tous ceux qui sortent des devises » dit son mari tandis que les masques se délitent, que Julio Iglesias chante dans le poste « à force de toujours vouloir être le premier, j'ai oublié de vivre… », que Lopez Portillo annonce la nationalisation de toutes les banques privées… Sofia va devoir s'adapter à sa nouvelle vie.
Le film voit le monde du point de vue de Sofia et la camera la suit de la première à la dernière image, comme une caresse d'abord, amoureuse de ce grain de peau si fin, de ces yeux magnifiques, superbe dans sa description d'un milieu qui se croit des valeurs et ne se sait pas encore vulgaire. Tandis que son monde commence à tanguer sous ses pieds, la lente métamorphose de Sofia se lit sur son visage. Elle semble s'humaniser…

Alejandra Marquès Abela parle du comportement d'une élite qu'elle connaît de l'intérieur et qui, dit-elle, n'a pas tellement changé : la presse people de tous les pays est toujours pleine d'images de princesses, de luxe et d'intrigues amoureuses qui font rêver les ménagères… et personne ne semble réaliser ce qui nous pend au nez.