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RADIO METRONOM

Écrit et réalisé par Alexandru BELC - Roumanie 2022 1h42mn VOSTF - avec Mara Bugarin, Serban Lazarovici, Vlad Ivanov, Mihai Calin... Prix de la mise en scène – Festival de Cannes 2022 « Un Certain Regard » Grand prix, meilleur film – Festival du Film d’histoire de Pessac 2022.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

RADIO METRONOM« Metronom », l’émission musicale diffusée sur les ondes courtes de Radio Free Europe, c’est en quelque sorte l’équivalent, pour la jeunesse roumaine du début des années 1970, des émissions cryptées de radio Londres pour la résistance française pendant l’occupation, mâtinée des radios périphériques qui font pénétrer en France le rock et les yé-yé dans les années 60, en émettant depuis les pays limitrophes. Radio Free Europe, créée au sortir de la deuxième guerre mondiale, étant très officiellement une officine de propagande radiophonique financée par la CIA, qui a pour seule mission de lutter contre l’hydre communiste dans l’est du Vieux Continent. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça ne rigole pas beaucoup, et même un peu moins, dans la Roumanie de Ceausescu de ces années-là. En 1972 en effet, est passible d’emprisonnement toute personne qui est surprise à écouter cette propagande étrangère qui vise à déstabiliser la révolution – la peine est évidemment encore plus lourde pour quiconque tente de transmettre des informations, courriers, témoignages, aux agents de l’étranger. Dans ce climat étouffant, pour des gamins qui s’efforcent de vivre normalement leur vie d’adolescents (entendez : étudier, flirter un peu, faire plus ou moins raisonnablement la fête, danser, rêver d’ailleurs…), la voix de Cornel Chiriac, l’animateur exilé qui diffuse depuis l’Allemagne fédérale les musiques « impérialistes » de Jimi Hendrix, Janis Joplin ou Jim Morisson, est celle d’un héros politique… et d’une bouffée d’oxygène.

Ainsi Ana, Sorin et leurs copains de lycée, qui se réunissent plus ou moins en cachette dans l’appartement de Roxana pour écouter l’émission, boire un peu et danser fougueusement sur Light my fire. La petite fête est aussi une soirée d’adieu pour Sorin, dont les parents ont obtenu l’autorisation de quitter la Roumanie pour l’Allemagne. Sorin qui se sépare de son amoureuse, Ana. Sorin à qui ses camarades de classe en profitent pour confier la longue lettre de remerciements qu’ils ont écrite à l’attention de Cornel Chiriac, pour services rendus via l’émission « Metronom » à la jeunesse roumaine. Mais la séparation est plus dure que prévu. Et la soirée festive brutalement interrompue par l’intervention des agents de la Securitate, la police secrète, qui embarquent illico tout ce petit monde dans les sous-sols du commissariat.

Fiction extrêmement documentée, écrite à partir de divers faits réels issus des archives de la Securitate, le film d’Alexandre Belc se concentre sur 48h dans la vie du petit groupe de lycéens. Il décortique principalement, à travers le regard d’Ana, comment le harcèlement, l’espionnage des uns par les autres et la délation sont érigés en système pour garantir la soumission au régime. La soif de liberté de la jeunesse se heurte à la réalité brutale du rideau de fer. Malgré la fête, c’est dans une atmosphère grise, pesante, que sont évoquées les amours adolescentes, la famille tenue en laisse comme tant d’autres, l’expression de la révolte et de l’indignation de la jeune fille. Froide, presque clinique, la mise en scène épouse, reconstitue de façon saisissante la logique du système oppressif qui l’isole peu à peu face à ses accusateurs. Frondeuse, têtue, Ana ne peut tout simplement pas leur sacrifier son histoire d’amour, même si elle est déjà morte, ni ses idéaux de justice et de vérité. Tour à tour lumineuse et boudeuse, éclatante et renfermée, tout en obstination et en résistance retenue, Mara Bugarin lui donne, au travers de cette épreuve qu’elle remporte haut la main et qui signe son passage à l’âge adulte, une consistance et une vitalité formidables.