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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
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Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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En collaboration avec Miradas Hispanas, la séance du jeudi 20 décembre à 20h15 sera suivie d’une rencontre avec des membres de l’association. La projection sera suivie d’un pot de l’amitié.

MON PÈRE

(Retablo) Alvaro DELGADO-APARICIO - Pérou 2018 1h41 VOSTF - avec Junior Béjar Roca, Amiel Cayo, Magaly Solier, Hermelinda Lujan... Scénario d'Alvaro Delgado-Aparicio et Hector Galvez.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

MON PÈREMon père est une véritable découverte, brute et colorée. Le titre français, si classique, ne lui rend pas vraiment justice. Mais il est vrai que le titre original, littéralement « Retable », serait resté nébuleux et peu évocateur pour un public non péruvien. Ici, dans les campagnes reculées des Andes, l’artisanat du retable, que notre regard occidental considèrerait tout au plus comme un art populaire naïf, est une véritable institution ancestrale. Les meilleurs maîtres artisans sont vénérés comme de véritables artistes, dépositaires d’un savoir-faire qui se transmet de père en fils.



À quatorze ans, la vie de Secundo est bariolée comme ces figurines que façonne et peint son père au doux regard, Noé. Chacune raconte une personne, une histoire, une ambiance que le maestro immortalise et met en boîte dans un de ces fameux retables. Secundo observe, s’imprègne de la précision des gestes paternels, s’apprête à les reproduire jour après jour, tout comme il reproduira la vie sans vagues de ses ancêtres. Nulle place n’est laissée à l’improvisation en dehors de l’atelier méticuleusement rangé. Parfois il gambade avec les autres, trop peu… Il grimpe alors voir son copain, le lourdingue Mardonio, qui garde les moutons. Il aimerait devenir comme lui, un jeune mâle qui poursuit les filles de ses ardeurs libidineuses. Il aimerait se battre avec ceux qui le moquent, se frotter comme eux à la dureté du labeur agricole. Mais toujours sa mère le houspille, le remet sur le droit chemin. Il a tellement mieux à faire : il lui faut atteindre la perfection, devenir maestro à son tour, une situation en or, comme celui qu’on a dans les mains. Une prédestination obsédante qui parfois l’oppresse, l’empêche de savoir ce qu’il veut, qui il est.
L’ambiance vivifiante de ses Andes natales, les montagnes magnifiques finissent par devenir pesantes malgré la beauté aérienne qui imprègne le paysage à perte de vue. C’est avec un regard assombri par d’insondables démons que désormais l’adolescent regarde son univers tandis que son innocence enfantine progressivement se dissipe comme une brume matinale.
Pourtant la vie fuse en tous sens, joyeuse, pétillante parfois au rythme des cris et des musiques qui animent le marché où se vendent les productions du Maestro. Ici une fois leurs affaires conclues, les hommes se laissent aller à la beuverie. Noé se fond alors dans la liesse ambiante, oubliant dans l’ivresse la présence de sa progéniture, quand il ne s’évanouit pas carrément dans la nature. Tandis que Secundo le cherche mi-inquiet, mi-désabusé, son regard s’ouvre sur les hypocrisies d’un monde moins immaculé que ses rêves d’enfant. Progressivement son admiration inconditionnelle pour son vieux père cède la place à un sentiment diffus qui se transformera bientôt en écœurement, le jour où il assistera à une scène qui transformera irrémédiablement sa vie…

Mon père est tout autant une histoire d’amour filial trop absolu que la dénonciation d’une société où les mentalités, figées dans des préceptes passéistes, empêchent parfois les êtres de se réaliser. Pour son premier film, Delgado-Aparicio nous livre une histoire crue et atypique servie par des personnages plus vrais que nature. De quoi nous étonner et nous plonger dans une civilisation aux antipodes de la nôtre, un véritable voyage en terre inconnue.

Miradas hispanas est une association avignonnaise de diffusion des cinémas du monde hispanique. Voir notre site : miradashispanas.free.fr