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La Paix, éternelle Utopie ?
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LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
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Justine Triet parle d’or
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Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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LES FAUVES

Vincent MARIETTE - France 2018 1h23 - avec Lily-Rose Depp, Laurent Lafitte, Camille Cottin, Aloïse Sauvage, Jonas Bloquet... Scénario de Vincent Mariette et Marie Amachoukeli.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LES FAUVESAdolescents, nous aimions frétiller de peur. On s’inventait des histoires, qui commençaient par les paroles du poème de Maurice Careme « Minuit. Voici l’heure du crime… » et se finissaient invariablement par le meurtre horrible d’un vieil… artichaut ! À quinze ans, on peut être fier de ses jeux de mots ! On avait le goût des émotions fortes, celles que l’on découvre, celles qui font partir à la découverte de soi.
Cet été-là, dans ce modeste camping en Dordogne, c’est peut-être cela qui se joue : l’envie de s’inventer une vie plus trépidante que la réalité. Car enfin, une fois les quelques beaux gosses dragués, les blagues lourdes essuyées d’un revers de main, le concours sexiste de miss caravaning passé, on tourne carrément en rond. Alors, pour pimenter la banalité du quotidien, on fait courir des rumeurs ou on attrape au vol celles qui courent déjà et on les amplifie. On se raconte des histoires à dormir debout, de monstres tapis dans les ténèbres environnantes, prêts à s’emparer de leurs victimes. Seulement, ce mois d’août-là, les disparitions sont bien réelles et plusieurs disent avoir aperçu une féroce panthère. La légende semble devoir prendre chair. Il n’en faut pas plus à Laura pour se sentir enfin exister, vibrer au gré de ses fantasmes morbides. S’inventer de plates amourettes comme toutes les jeunes filles de dix-sept ans commençait justement à l’assommer.



Dans ce microcosme estival, elle dépare complètement. Avec ses airs insaisissables, Laura (il faut ici préciser qu’il s’agit de Lily-Rose Depp) est d’une beauté vénéneuse, toujours changeante. Tantôt lunaire, vaporeuse puis soudain ambigüe et inquiétante. Sans la connaître, on se sent immédiatement fasciné, comme aimanté. D’ailleurs il n’y a pas que les gens qui semblent vouloir disparaitre autour d’elle, ses petites culottes font de même, ajoutant au trouble croissant. S’isolant toujours un peu plus de ceux de son âge, de sa chère cousine, de son cousin aux regards lubriques, voilà Laura qui se met à longer la lisière des bois dans la pénombre. Soudain un rugissement énorme, celui à n’en pas douter d’un prédateur affamé. Tous fuient, sauf Laura, qui se rapproche dangereusement, comme hypnotisée, vers la forme qu’elle a entraperçue ou imaginée entre les feuillages. Puis plus rien…
Plus tard, elle remarque un mystérieux inconnu qui reste tout autant en retrait qu’elle et rôde de façon tout aussi louche. À compter de cet instant, Laura, littéralement subjuguée, guettera chacun de ses faits et gestes, l’épiant de façon obsessionnelle, l’espionnera jusqu’à pénétrer dans son espace intime. Prémices d’une relation singulière qui va se tisser entre eux. Il est taciturne, grave, plus âgé, sa conduite est bizarre. Elle découvrira bientôt qu’il s’appelle Paul (énigmatique Laurent Lafitte) et qu’il est un obscur écrivain en mal d’inspiration, qui joue avec le feu.
Mais le tableau serait incomplet sans l’arrivée d’une véritable détective (Camille Cottin, parfaite dans le rôle), une policière à la voix doucereuse qui va se mettre à traquer Laura à son tour, comme si elle était suspecte. Personnage d’autant plus ambigu que la balafre sous son regard d’acier laisse présager que son histoire avec la soi-disant panthère ne date pas de la veille…

Tout est un peu atypique dans ce film qui peut paraître un brin déroutant, tant il pioche dans plusieurs genres. N’empêche, l'ambiance est là, intrigante, suffisante en soi pour qu’on se sente pris au piège avec juste ce qu'il faut d'angoissant et de croustillant…