LA GAZETTE
(à télécharger au format PDF)

NOUS TROUVER
(et où trouver la gazette)

NOS TARIFS :
TARIF NORMAL : 7,50€
CARNET D'ABONNEMENT : 55€ (10 places, non nominatives, non limités dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Séance avant 13h : 5€
Moins de 18 ans : 5€

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

Soutenez Utopia Palmer

La séance du mercredi 12 juin à 18h00 aura lieu dans le cadre du ciné-club de Frédérique Hammerli. Cette séance est bien entendu ouverte à tout le monde et, comme ce sera le dernier ciné-club de la saison, on vous offre un verre à l’issue de la discussion

PARASITE

Écrit et réalisé par BONG Joon-ho - Corée du Sud 2019 2h12VOSTF - avec Song Kang-ho, Lee Sun-kyun, Choi Woo-shik, Park So-dam, Chang Hyae-jin...
Palme d'or au Festival de Cannes 2019.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

PARASITEBong Joon-ho frappe très fort avec cette critique sociale puissante et déjantée, radiographie saisissante de notre époque : on navigue entre satire grinçante, comédie relevée et thriller un brin surréaliste. On n'a plus qu’à se laisser porter et surprendre par le récit magnifiquement mis en scène et filmé, porté par des comédiens sensationnels.

Dans l’opulent Séoul, à la pointe du progrès et de l’électronique, une partie de la population vit pourtant plus bas que terre, à peine mieux lotie que les cafards qui grouillent dans les recoins sombres et moites de la ville. La famille Ki fait partie de ces rase-mottes : balayée par la crise économique, obligée de vivre dans un sous-sol qui serait sordide et glauque sans leurs rires et leurs chahuts incessants. On aime à se charrier, on aime à se bousculer, on s’aime tout court. Ils sont obligés de se serrer les coudes, entassés qu'il sont dans cet espace plus digne d’une boîte à chaussures que d’un appartement pour quatre personnes. Pourtant l’indigence et la promiscuité ne semblent pouvoir venir à bout de la tendresse familiale. Si chacun a fait le deuil de quelque chose, il le dissimule sous une couche de jovialité et tout est prétexte à se marrer. Chez eux, chaque instant semble grand-guignolesque et hilarant. Il faut les voir se débattre en chœur pour assembler des tonnes de boîtes à pizza (le petit boulot du moment), courir en brandissant leurs portables à la recherche d’un réseau téléphonique fainéant. Ou encore se laisser fumiger comme de vulgaires vermines dans l’espoir que celles-ci crèveront les premières…



Mais quand la poisse vous colle vraiment aux basques, même l’espoir devient un piètre compagnon. Il faudrait un quasi miracle pour désengluer les Ki de la mouise environnante. Et il va advenir. Un ancien camarade de classe va proposer à Ki-woo (le grand frère) de le remplacer pour des cours d’anglais dans la richissime famille des Park. N’y voyez pas-là un acte désintéressé, c’est juste que, secrètement amoureux de son élève, il décide de la confier au seul être qui ne risque pas de lui faire ombrage, au plus miteux de ses copains, donc Ki-woo, auquel il a l’indélicatesse de l’avouer. Peu importe, c’est une occase inespérée ! La famille Ki trépigne d’impatience, s’affaire, dégote au fiston un costume de circonstance, lui bricole un faux diplôme impeccable.

Fin prêt, chaleureusement recommandé, Ki-woo pénètre dans la demeure somptueuse de ses futurs employeurs. Leur jardin, d’un vert arrogant, semble flotter au dessus des contingences du pauvre monde, tel un Îlot paradisiaque. Décidément, même le ciel des riches est plus bleu et ignore jusqu’à l’existence des gratte-ciels, évanouis comme par enchantement. Dans cette maison d’architecte, nulle faute de goût, sauf peut-être la rébarbative gouvernante allergique aux pêches et le capricieux petit dernier qui se prend pour un Indien. Madame Park se révèle fantasque, Mademoiselle Park délicieuse, Monsieur Park plus que sympathique. Tous ont l’aisance naturelle des classes supérieures. Confiants, aucun n’imagine que ce discret jeune homme vient de mettre un pied dans la porte et que toute la ribambelle des Ki va le rejoindre progressivement, usant de stratagèmes diaboliques. Nul n'y perdrait et tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes si, au-dessus de la tête de chaque Ki, ne flottait comme un étrange parfum indélébile… L'odeur de la pauvreté, prête à les trahir. Le mépris de classe n’étant jamais bien loin, on anticipe une pétaudière prête à exploser à tout instant. Et on ne sera pas déçu ! La chute de cette fable contemporaine délirante sera inénarrable !