DERNIER NOËL AVANT LA FIN D’UN MONDE
Le croiriez-vous ? La bonne nouvelle – car il y en a une – est arrivée le 9 novembre dernier du Conseil d’État, qui a annulé le décret de dissolution du mouvement des Soulèvements de la terre. Pris en Conseil des ministres fin juin, le décret suivait de peu la tentative de requalification – ou ...
La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...
LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...
Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...
Soirée organisée en collaboration avec l’Observatoire International des Prisons.Lundi 20 mai à 19h30, projection unique en présence du réalisateur Guillaume Massart et de Jean-Michel Gremillet, membre du conseil d’administration de l’OIP et président de Culture & Liberté, association qui organise des projets artistiques en prison. Achetez vos places à partir du 10 mai.
Écrit et réalisé par Guillaume MASSART - documentaire France 2017 2h26 -
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On vous le dit d'emblée : La Liberté, de Guillaume Massart, est un sacrément beau film. Visuellement beau, par ce qu'il cadre, ce qu'il montre, aussi bien les portraits que les décors – et juré, la beauté de l'Île n'y est pas pour grand chose. Moralement beau surtout, parce qu'on ne va jamais à la rencontre de cette frange de l'humanité déclassée, bannie, déclarée perdue pour la société. Sans sensationnalisme ni condescendance, sans complaisance non plus, Guillaume Massart lui offre, pendant presque 2h30 (et la durée est ô combien nécessaire), une écoute attentive et, autant que faire ce peut, bienveillante.
Il faut imaginer cette Corse de carte postale faite de garrigues arides, de soleil implacable et d'un littoral où alternent les calanques escarpées et de longues plages apaisées. À l'est, au bord de la mer, se trouve la prison de Casabianda, depuis 1948 la seule prison « ouverte » de France. Dans ce vaste domaine agricole, ni murs, ni barreaux pour retenir les prisonniers – mais des gardiens, bien sûr, et quelques panneaux rappelant les limites à ne pas franchir. Et un règlement, draconien : pas d'avertissement, pas de deuxième chance, tout contrevenant réintègre immédiatement le système carcéral traditionnel. Casabianda accueille 130 hommes qui, pour l'essentiel, terminent de longues peines, principalement pour des crimes sexuels, généralement intrafamiliaux. Pédophilie et inceste, pour parler crûment.
Parti pour observer ce singulier territoire d'enfermement à la limite de l'oxymore (qu'est-ce que, précisément, dans un lieu ouvert, la « privation de liberté » ?), le cinéaste a vu son film bifurquer. La Liberté est devenu un « film conversé » avec des détenus. Où il n'est pas question de rédemption, mais d'invention d'un chemin par les mots. Les itinéraires diffèrent, certains saisissent le film pour avancer, faisant de la parole un territoire possiblement émancipateur. Beau, donc, et passionnant.
(d'après Arnaud Hée)