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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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PORT AUTHORITY

Écrit et réalisé par Danielle LESSOVITZ - USA 2019 1h35 VOSTF - avec Fionn Whitehead, Leyna Bloom, McCaul Lombardi, Louisa Krause...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

PORT AUTHORITYPaul a 20 ans et c’est peu dire qu’il est seul au monde. Tout juste sorti de prison, il se retrouve à la rue dans l'anonymat de la Grande pomme, après le refus de sa demi-sœur de l’héberger. Sa solitude questionne d’emblée la notion de famille, d'entraide. Si Port Authority est un lieu géographique, en l'occurrence la gare routière de New York City, il est également celui d’une renaissance pour ce garçon brisé. Recueilli par Lee, débrouillard tenancier d’un refuge pour sans-abris, il retrouve un toit et se crée par la même occasion une nouvelle structure de vie, une sorte de tribu. Celle-ci est très masculine, macho voire sexiste, homophobe, et se nourrit du malheur des autres, puisque le groupe assure les basses besognes de propriétaires sans pitié en évacuant sans ménagement de leur appartement des familles qui ne peuvent pas payer leur loyer… En parallèle, Paul suit un danseur qui vit dans son refuge jusqu’à une soirée très spéciale où se retrouve un tout autre type de famille : une communauté de danseurs queer, gay et trans. La merveilleuse Wye sera sa clef d’entrée dans cet univers, et elle est aussi la nôtre. Elle est celle qui permet au spectateur de pénétrer un monde fermé, où Paul n’aurait pas été le bienvenu.

Cette rencontre est le point majeur et passionnant du film, la découverte de la famille LGBTQ. Composée comme un rempart contre l’hostilité du monde, elle représente un nouveau départ pour Paul. Si Lee et son clan étaient un choix par défaut pour ne pas vivre sous les ponts, la famille de Wye, et son amour, sont une évidence. On regrette un peu que le récit n'explore pas davantage le fonctionnement de ce groupe incroyablement vivant et solidaire, les personnalités mouvantes et attachantes qui le composent. Le scénario se concentre davantage sur l'histoire d'amour entre Paul et Wye, sur les mensonges du garçon – coincé vis-à-vis de ses potes « déménageurs » – qui risquent fort de ruiner leur relation.
Mais Port Authority déploie une sensibilité, une acuité de regard, une intelligence d'écriture qui emportent l'adhésion. Le personnage de Wye – renversante Leyna Bloom, actrice transgenre qui a mis beaucoup d'elle-même dans le rôle – est la plus parfaite démonstration de toutes ces qualités : sa caractérisation est un modèle, un pied de nez réjouissant à une litanie de préjugés qui volent en éclats devant la beauté de son comportement, de ses mots et de ses engagements. Ce sont d'ailleurs tous les personnages, magnifiquement incarnés, qui donnent à Port Authority une couleur inimitable. Sans oublier son énergie et son exubérance, jusqu’à une extravagance délurée et sublime.

L'un des grands mérites du film de Danielle Lessovitz est de nous faire découvrir le monde du voguing, dont on perçoit bien qu'il constitue un mode d'expression essentiel pour la population noire, gay, travestie, transgenre de New York. Le voguing prend racine dans la culture des balls américains de travestis, à Harlem dans les années 1920, et a véritablement explosé à la fin des 80's, popularisé par le Vogue de Madonna et le célèbre documentaire Paris is burning.
Loin d’être une simple danse, ou un divertissement, le voguing est une culture complexe et codifiée. Les vogueurs s’organisent en houses rivales (comme celle qu'on découvre dans le film) qui appliquent toutes une hiérarchie stricte : une mother, au rôle essentiel, et un father s’occupent des children dont le titre dépend des compétitions gagnées et de leur ancienneté. Chaque house se prépare à affronter les autres lors des balls, qui sont LE moment que tous attendent. Ces événements sont incroyablement énergiques, éblouissants et fiers, ils offrent un espace de liberté et d’expression à une frange de la population américaine très fortement stigmatisée…

(merci à lebleudumiroir.fr et à lesinrocks.com)