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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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OLEG

Juris KURSIETIS - Lettonie 2019 1h47 VOSTF - avec Valentin Novopolskij, Dawid Ogrodnik, Anna Prochniak... Scénario de Juris Kursietis, Liga Celma-Kursiete et Kaspar Odins.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

OLEG« Je suis un éternel étranger » soupire Oleg, ouvrier boucher à la poursuit
d'un avenir un peu meilleur, ballotté par-delà les frontières jusqu’au centre de l’Europe, en plein Bruxelles. Oleg vient de Lettonie, mais il appartient à une communauté russe qui, suite à un dédale historique et administratif, s’est retrouvée privée de nationalité après l’indépendance du pays. Il n’existe pour ainsi dire même pas dans le pays où il est pourtant né. Comment quitter légalement un pays quand on n’a même pas de papiers pour voyager ? Pour tenter de trouver sa place et tout simplement survivre, Oleg n’a que l’exil et la clandestinité.



« C’est une histoire pleine de dangers » nous prévient d’emblée une voix off. Le chemin de la libération est en effet semé d’embûches pour un innocent agneau prêt à être sacrifié comme dans le récit biblique. Placée en introduction, cette parabole maousse pourrait faire craindre que le parcours d’Oleg tourne au chemin de croix manichéen. Mais le film a bien plus de nuances que ça dans son sac. Oleg n’est pas un personnage- prétexte à la Tintin comme on en trouve dans trop de mauvais films sociaux. Émouvant dans son incapacité à interagir avec son environnement, ainsi que dans son désir de s’élever au-dessus de son invisibilité sociale, le personnage est porté par le charisme de son interprète Valentin Novopolskij. Oleg débarque en Belgique avec un groupe de travailleurs autorisés officiellement à travailler dans une usine à viande. Injustement renvoyé à la suite d’un accident du travail et d’un mensonge du vrai fautif, un employé polonais, Oleg se retrouve dans une situation désespérée car il n’a plus le droit de travailler en Belgique alors que sa grandmère et lui sont lourdement endettés en Lettonie. Mais un sauveur se présente en la personne du Polonais Andrzej (Dawid Ogrodnik), qui affirme vouloir faire pardonner la faute de son compatriote en fournissant à Oleg un travail et un passeport.

Oleg déménage donc dans une maison peuplée d’ouvriers polonais, mais il s’aperçoit assez rapidement que son nouveau protecteur est beaucoup moins bienveillant qu’il n’y paraît et de fait il devient prisonnier d’une situation de plus en plus dangereuse… Le récit est nerveux, parfois éprouvant dans son injustice, mais vogue sur une intranquillité enivrante, une ambiguïté qui prend chair dans le personnage d’Andrzej, grand méchant loup aussi séduisant que terrifiant. Outre le travail scénaristique, c’est la caméra qui d’emblée semble prendre sur elle de porter ce va-et-vient entre instabilité et désir d’élévation. Jamais très loin d’Oleg (au point de parfois rendre flou le décor autour de lui), elle flotte légèrement au dessus du sol, comme si elle titubait ou qu’elle était sur le point de s’envoler. L’effet est saisissant, comme si l’on voyait Oleg se débattre depuis l’au-delà, ou depuis les yeux d’un ange gardien. Il se dégage d’Oleg une ivresse cruellement amère, mais le film nous laisse un vasistas qui serait toujours ouvert vers le ciel. Claustrophobe et pourtant déjà dans les airs, le film entier tangue sur cette ambivalence, comme une danse triste et fascinante.

(G. Coutaud, lepolyester.com)