LA GAZETTE
(à télécharger au format PDF)

NOUS TROUVER
(et où trouver la gazette)

NOS TARIFS :
TARIF NORMAL : 7,50€
CARNET D'ABONNEMENT : 55€ (10 places, non nominatives, non limités dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Séance avant 13h : 5€
Moins de 18 ans : 5€

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

Soutenez Utopia Palmer

GLORIA MUNDI

Robert GUÉDIGUIAN - France 2019 1h47 - avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, Anaïs Desmoustier, Robinson Stévenin, Lola Naymark, Grégoire Leprince-Ringuet... Scénario de Serge Valetti et Robert Guédiguian. Festival de Venise 2019 : Prix de la meilleure actrice pour Ariane Ascaride.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

GLORIA MUNDIGloria mundi s’ouvre sur une joyeuse naissance, une mise au monde. Mais quel monde exactement ? Gloria, qui vient de pousser ses premiers cris, esquisse également ses premiers sourires et, à cet instant-là, cette question perd de son importance. Le chômage, les guerres, le réchauffement climatique… soudain tout parait si lointain. L’essentiel, ce sont ces petits doigts de porcelaine fine qui essaient d’appréhender leur nouvel univers, ces lèvres délicates qui cherchent le sein de Mathilda (Anaïs Demoustier), la mère. C’est fou le pouvoir d’un si petit être. Autour d’elle, son père Nicolas (Robinson Stévenin) et ses deux grands parents Sylvie et Richard (Ariane Ascaride et Jean-Pierre Darroussin) sourient benoîtement, émouvants. Et là, en spectateurs avisés que vous êtes et qui suivez fidèlement les aventures de la famille élargie de nos Marseillais préférés, vous réalisez tout de suite qu’il en manque au moins un autour du berceau… Gérard Meylan, évidemment ! Et le voilà qui toque à la porte de l’appartement banal et modeste de Sylvie et Richard, dans un immeuble sans grâce. Le prénom de Gérard dans ce film ? Daniel ! Son pedigree ? Repris de justice ! Voilà qu’il réapparaît après un long temps d’incarcération. Il n’a pas besoin de se présenter à Richard, qui lui ouvre la porte. Ce dernier, sans l’avoir jamais vu, sait tout de suite qu’il a affaire à l’ex de sa compagne… Scène simple et belle, très belle parce que très simple… Mais la dévoiler serait pêcher, pas sûr que la Bonne Mère nous le pardonnerait !


Tour à tour on va découvrir les (petits) boulots de chacun. Richard est chauffeur de bus, occasion de revisiter Marseille en un road movie intramuros, d’apercevoir les conséquences des politiques d’aménagement de la ville. Sylvie se fait surexploiter sans mot dire avec d’autres gens de ménage dans une grande chaîne d’hôtels. Les nouvelles générations quant à elles cèdent de plus ou moins bon gré à la tentation de l’ubérisation ou à celle – plus lucrative a priori – des combines douteuses… Dans un monde qui se durcit, chacun développe sa stratégie de survie, tétanisé par la peur, renonçant à l’empathie…
Tout se déroule à la chaleur du midi, pourtant il y a quelque chose de glacial dans la vie des personnages, aux prises avec un des pires monstres que l’humanité ait enfanté : le capitalisme vorace (pléonasme ?). Ils font partie des sans-grade, de ceux qui galèrent et croisent dans la rue d’autres encore moins décorés qui galèrent encore plus. Pourtant cette fragile humanité ne perd pas sa dignité, même quand elle dégringole. Elle sort alors son arme secrète : la solidarité. La fraternité est loin d’être morte !

Robert Guédiguian est un cinéaste qui, avec les mêmes ingrédients, réussit à toujours nous surprendre. L’ensemble de son œuvre brosse une magnifique fresque, chronique humaniste de notre époque. Au fil du temps qui passe, on a plaisir à y retrouver la même troupe fidèle, à la voir évoluer, s’agrandir avec de petits nouveaux. Bonheur de voir les griffes du temps qui marquent les corps, les expressions du visage, la bonhomie et les rides assumées. C’est une part d’intime qui vogue vers les rives de l’universalité, tandis qu’une part de nous-mêmes sombre dans la Méditerranée pour avoir trop espéré un havre de paix. Ariane Ascaride, petite-fille d’immigrés italiens, est plus que jamais touchante et juste, tant dans son interprétation que dans son petit mot de remerciements quand le Jury de la Mostra lui remet un prix d’interprétation bien mérité qu’elle dédie aux migrants morts en mer, « ceux qui vivent pour l’éternité au fond de la Méditerranée ».