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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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TALKING ABOUT TREES

Suhaib GASMELBARI - documentaire Soudan 2019 1h34 VOSTF - avec les quatre mousquetaires soudanais défenseurs du cinéma : Ibrahim Shaddad, Suliman Ibrahim, Eltayeb Mahdi et Manar Al-Hilo... Récompensé par le Prix du jury ou le Prix du public dans sept festivals internationaux !.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

TALKING ABOUT TREESCe pourrait être le croisement improbable entre Cinéma Paradiso et Buena Vista Social Club… D'un côté un cinéma à l'abandon, de l'autre une bande de joyeux octogénaires que le temps et les vicissitudes de la vie semblent à peine avoir affectés. Sachant que cette histoire aussi incroyable que réjouissante ne se passe ni dans le sud pittoresque de la Sicile, ni dans le royaume cubain de la salsa, mais dans un de ces États répertoriés sur la liste noire de notre Ministère des affaires étrangères, qui déconseille vivement de s'y rendre : en l'occurrence le Soudan, cet immense pays aux sources du Nil qui, depuis 1989, a vécu 30 longues années sous la dictature islamiste de Omar El Béchir. Une terrible période, marquée par une guerre civile avec le Sud du pays non musulman, des famines sans précédent… et une répression féroce de toute opposition, dans un contexte où on a soupçonné le président de financer le terrorisme international.
Mais étonnamment, dans ce film doux et drôle, il n'est pas question des terribles malheurs du pays, il est question d'un vieux cinéma et de quatre vieux bonshommes encore vaillants et bien décidés à lui redonner vie. Il faut dire que Ibrahim Shaddad, Suliman Ibrahim, Eltayeb Mahdi et Manar Al-Hilo, bien que largement oubliés jusque dans leur pays, ont connu leur heure de gloire cinématographique. Dans les années 1960-70, ils furent des cinéastes talentueux dans un pays sous obédience marxiste, après avoir fait leurs études de cinéma dans les universités de Moscou, de Berlin-Est ou du Caire. Ils ont même créé un groupe, une revue et réalisé quelques films primés dans des festivals internationaux. Mais avec l'arrivée au pouvoir de El Béchir, le cinéma a totalement disparu du Soudan, et pas mal de réalisateurs ont pris le chemin de l'exil.



40 ans plus tard, nos quatre mousquetaires ont plein de souvenirs en tête mais aussi l'envie, malgré le poids des années et les tracasseries du régime, de ne pas laisser le cinéma mourir. Et les voilà bien décidés à relancer une grande salle, un immense paquebot qui semble échoué sur le sable, avec comme souvent dans la région un cinéma en extérieur, son immense mur d'écran et son amphithéâtre gigantesque où divaguent occasionnellement les dromadaires. Les indomptables vétérans ont bien l'intention de redonner le goût du cinéma à un public jeune, choisissant dans ce but comme premier film à projeter le Django unchained de Tarantino.
Évidemment le chemin sera semé d'embûches autant techniques qu'administratives, la censure ne s'en laissant pas compter. L'énergie de ces quatre grands-pères, prêts à tout pour partager leur passion avec leurs compatriotes (il y a notamment une scène rocambolesque de projection de films de Chaplin en pleine tempête qui rappelle le bon temps du cinéma forain), est largement communicative, tout comme leur humour corrosif : il faut les voir ironiser sur l'absurdité du pouvoir en place ! Autant dire qu'on ne s'ennuie jamais à suivre leurs péripéties, et on se dit au passage que nos petits soucis de montreurs d'images sont bien anecdotiques en comparaison !

Depuis la fin du tournage de Talking about trees (le titre est une référence à un poème de Brecht), le président dictateur a été déchu par un coup d'État de l'armée suite à des mois de manifestations populaires, et emprisonné, sous le coup de poursuites pour génocide du Tribunal Pénal International. La situation au Soudan est loin d'être devenue mirobolante, mais on souhaite quand même un joyeux épilogue aux projets de nos quatre papys amoureux fous du cinéma et des films, que ce soit pour les tourner ou pour les montrer.