LA GAZETTE
(à télécharger au format PDF)

NOUS TROUVER
(et où trouver la gazette)

NOS TARIFS :
TARIF NORMAL : 7,50€
CARNET D'ABONNEMENT : 55€ (10 places, non nominatives, non limités dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Séance avant 13h : 5€
Moins de 18 ans : 5€

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

Soutenez Utopia Palmer

LA FILLE AU BRACELET

Stéphane DEMOUSTIER - France 2019 1h36 - avec Melissa Guers, Chiaria Mastroianni, Roschdy Zem, Anaïs Demoustier... Scénario de Stéphane Demoustier, d’après le scénario de Acusada de G. Tobal et U. Porra Guardiola.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LA FILLE AU BRACELETQui est vraiment Lise Bataille ? Une jeune fille innocente prise dans la tourmente d’un terrible règlement de comptes ? La coupable idéale d’un sombre fait divers ? Amie pour la vie qui cache son désespoir sous un masque d’indifférence ? Ou meurtrière manipulatrice au sang froid implacable ?
Au terme de ce drame en huis-clos construit avec sobriété et tenue, il est fort possible que le spectateur ne trouve aucune des réponses espérées et que le doute apparaisse, au final, comme le seul vainqueur de ce procès au cœur duquel nous sommes plongés.

Sur le banc des accusés, Lise écoute, impassible, les faits terribles qui lui sont reprochés. Sa meilleure amie a été retrouvée assassinée à son domicile, à l’issue d’une fête passablement arrosée. Lise avait seize ans au moment des faits et de lourdes présomptions pèsent sur elle, sans qu’elle puisse présenter d’alibi solide. Elle vit donc depuis deux ans avec un bracelet électronique à la cheville. Une descente aux enfers pour elle mais aussi pour ses parents et son jeune frère, aux prises avec le poison du doute, rongés par une interminable attente dont ils craignent aujourd’hui l’issue. Le fil de ce procès anxiogène se déroule sous nos yeux. Les experts, les photos de la scène du crime, les pièces à conviction, les dépositions, les versions des faits sur lesquelles certains sont revenus, l’arme du crime qui demeure introuvable, une terrible dispute entre Lise et la victime, quelques semaines avant le drame. Et puis les témoignages des proches, émouvants, déroutants, perturbants… On comprend que Lise Bataille n’est peut-être pas la jeune fille studieuse que ses parents décrivent et que, sans doute, ils ne la connaissent pas vraiment, ou plus, ou mal.
On comprend aussi que dans ce procès, quelque chose cloche. Que tout semble trop évidemment désigner d’un doigt inquisiteur (celui de la justice, celui de la morale ?) Lise comme coupable. Elle est bien trop impassible pour ne pas cacher quelque chose. Et d’ailleurs, elle a bien des raisons d’avoir voulu la mort de son amie, elle l’a même dit. Mais faut-il nécessairement prendre le visage fermé d’une jeune fille qui a vu sa vie basculer en quelques minutes pour de l’indifférence ? Et quel ado de 16 ans n’a pas dit, de rage, de colère, par défi ou provocation : « si tu fais ça, t’es mort » ?
C’est bien de toute cette complexité dont il va être ici question et bien malin celle ou celui qui pourra dire où se cache la vérité. Et d’ailleurs, quelle vérité ? La vérité de Lise qui raconte comment elle s’est couchée le soir du crime dans le lit de son amie, avant de partir au petit matin pour aller chercher son frère à l’école ? La vérité de l’avocate générale qui va exposer minutieusement les charges et déconstruire habilement les arguments de l’accusée ? La vérité de l’avocat de la défense qui va chercher à élever le débat, intimant les jurés à ne pas se tromper de procès et faire celui des conduites de la jeunesse d’aujourd’hui ? La vérité des parents de Lise qui assistent, impuissants, à cette dramatique mise en scène dont leur enfant est le personnage principal ?

Préférant la sobriété d’une ambiance presque clinique aux effets de manches dont abusent certains films de procès, Stéphane Demoustier privilégie l’exigence et peint, en creux, toute la complexité de l’acte de rendre la justice. En restant au plus près de sa présumée coupable et de ses parents, il fait monter la tension dramatique au fur et à mesure que se déroule le procès, et réussit à faire éprouver au spectateur l’asphyxie grandissante de l’enfermement de ses personnages dans ce terrible fait divers.