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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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En collaboration avec Contraluz, la séance du mardi 3 mars à 20h15 sera présentée par Bernard Bessière, professeur émérite de l’Université d’Aix en Provence, spécialiste de la société espagnole contemporaine et de son cinéma. Achetez vos places à partir du 22 février.

LETTRE À FRANCO

(Mientras dure la guerra) Alejandro AMENABAR - Espagne 2019 1h47 VOSTF - avec Karra Elejalde, Eduard Fernández, Nathalie Poza, Patricia Lopez Arnaiz... Scénario d'Alejandro Amenabar et Alejandro Hernandez.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LETTRE À FRANCOAvec Lettre à Franco, Alejandro Amenábar revient vers ses racines ou plutôt vers les racines du mal. La petite enfance du réalisateur, fils d’une mère espagnole et d’un père chilien contraints de se jeter dans les griffes de la dictature franquiste en fuyant celle de Pinochet en 1973, aura été marquée par l’empreinte du totalitarisme. On comprend d’autant mieux ses légitimes inquiétudes quand il déclare : « L’expression « Alors que dure la guerre » (qui est le titre original du film) signifie deux choses. D'une part, elle fait partie d'un document signé par les Nationalistes au début de la guerre et qui a joué un rôle clé dans la prise du pouvoir de Franco, et a permis son installation durable. C’est aussi une phrase que je trouve très actuelle et qui s’adresse plutôt aux spectateurs : l’état de guerre est permanent. Aujourd’hui, on assiste à une résurgence des mouvements fascistes, notamment en Europe. Dans ce sens, le film parle autant du présent que du passé. »
Le récit débute le 19 juillet 1936, le jour où l’état de guerre est officiellement décrété dans toute l’Espagne suite au soulèvement fomenté par une clique de généraux dont fait partie Francisco Franco. Mais la guerre idéologique a débuté bien en amont. La Sanjurjada (tentative de coup d'État du général Sanjurjo en août 1932), dont Franco s’était prudemment tenu éloigné, a posé les jalons de ce qui déchirera le pays pendant de longues décennies.



Ici à Salamanque, Miguel de Unamuno, vénérable doyen de la faculté, grand homme sage à la barbe blanche, est à l’image de sa ville : pendu aux lèvres de l’Histoire. Cet écrivain célèbre pour ses prises de position pleines de contradictions mais courageuses, parfois même si périlleuses qu’elles l’ont déjà contraint à s’exiler, voit d'un fort bon œil la reprise en main du pays par un gouvernement militaire. Depuis le temps qu’il proclame qu’il faut remettre de l’ordre ! Les citoyens autour ont beau trembler, les camions ont beau déverser des flots de soldats dans les rues, la rumeur de l’assassinat de Federico Garcia Lorca a beau se répandre… Unamuno est tellement sûr de son fait qu’il refuse de changer d’un iota ses habitudes. Quand sonne l’heure du sempiternel café, inconscience ou courage (l’une est parfois proche de l’autre), le voilà qui attrape sa canne (il a alors 72 ans), coiffe son éternel chapeau et entame son rituel circuit quotidien. Première étape de ce catholique convaincu ? Débaucher le pasteur protestant de son office… Seconde étape : débusquer cet indécrottable communiste de Salvador Vila. Voilà trois hommes aux idéaux diamétralement opposés réunis, prêts à se livrer de passionnantes joutes verbales, à refaire le monde en s’engueulant copieusement au café du coin… Mais très rapidement, au fur et à mesure que le ton monte, que les coups de feux se rapprochent, que les corps disparaissent, il va devenir de plus en plus difficile pour Miguel de Unamumo de maintenir ses positions. Il lui faudra bientôt redéfinir son camp… D’autant plus vite quand Franco, fraîchement débarqué dans la cité, va le convoquer…

Non seulement Lettre à Franco a le mérite de rendre palpable la tension de cette période charnière, incertaine et agitée qu’est la montée du franquisme, très habilement et en évitant les écueils du manichéisme, mais il donne à voir le caudillo avant qu’il ne réécrive et instrumentalise sa propre légende. Difficile de comprendre ce que recèle le cerveau de cet être insondable, faussement calme, réservé. Capable de bravoure lors de ses campagnes au Maroc, puis de la plus grande lâcheté quand il s’agissait de faire assassiner des innocents… Un gars d’apparence banale dont certains ne se méfiaient pas tandis que d’autres, plus perspicaces, le redoutaient.

Contraluz c’est aussi des conférences, des expositions, des cours, des stages d’Espagnol et des voyages...Voyages en préparation: Pérou, Chili/Bolivie (automne 2020). C’est le moment de s’inscrire.Toutes ces informations et bien d’autres sur contraluz.fr