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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
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Justine Triet parle d’or
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Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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Séance unique le mercredi 12 février à 18h15 dans la cadre du ciné-club de Frédérique Hammerli. Cette séance est bien sûr ouverte à tout le monde.

SLACKER

Richard LINKLATER - États-Unis 1991 1h37 VOSTF - avec Richard Linklater, Rudy Basquez, Jean Caffeine, Terrence Kirk...

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SLACKERInédit en France, film culte aux États-Unis, Slacker (glander en anglais) de Richard Linklater est le portrait de jeunes glandeurs sous forme de balade inquiétante et inspirée. Pas d’intrigue, pas de démonstration. Juste un tableau impressionniste aboutissant, personnage par personnage, au portrait radical d’une certaine jeunesse. Nous sommes à Austin (Texas) à l’aube des années 90. Le film commence dans une gare. Un jeune type monte dans un taxi et se met à raconter son dernier rêve au chauffeur. « Je lisais un livre que j’avais peut-être écrit. C’est rare de lire dans un rêve, non ? Ce livre partait de l’idée que chacune de nos pensées crée sa propre réalité. C’est comme nos choix ou nos décisions, le choix qu’on ne fait pas acquiert sa propre réalité, et vit sa vie à partir de là. » Peut-être parce que c’est le réalisateur lui-même qui incarne ce personnage, on ne peut s’empêcher de penser qu’il livre là le cahier des charges du film à venir. Le premier personnage en rencontre un deuxième : on suit le deuxième jusqu’au troisième, et ainsi de suite. Les protagonistes sont rarement nommés. La plupart ont entre 20 et 30 ans et ne se caractérisent que par leurs obsessions, leurs frustrations, leur paranoïa. Un type glose pendant plusieurs minutes sur un complot soviéto-américain qui cacherait au monde entier des voyages sur la Lune dès les années 50. Une fille hystérique prétend revendre un frottis vaginal authentifié de Madonna (« C’est beaucoup plus intime qu’un poster ! »)…
Au départ, ce catalogue de loufoquerie fait plutôt rire, mais au final, l’accumulation s’avère plutôt inquiétante.
Même si Linklater a écrit un scénario avant de tourner, le film présente un aspect très documentaire. Il a ouvert les yeux et filmé les gens autour de lui. Slacker est une réussite de pur cinéma et aussi d’une grande cruauté parce qu’on sent bien alors que la promiscuité de la ville n’empêche pas une grande solitude, que des gestes criminels s’y accomplissent de la façon la plus détachée.
Il ne faudrait cependant pas voir que du noir dans Slacker. Car les personnages parlent beaucoup, se posent des questions, font preuve d’une grande activité intellectuelle Ils se retrouvent dans les cafés, bavardent, vont au cinéma, lisent. Qu’ils ne sachent pas vraiment quoi faire ne signifie pas qu’ils soient complètement idiots : on les sent juste paumés dans cette ville. Une ville, Austin, que Richard Linklater connaît bien. Il y est né au début des années 60, et il continue d’y travailler aujourd’hui encore.

Olivier Nicklaus, Les Inrocks