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La Paix, éternelle Utopie ?
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LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
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La séance du lundi 30 mars à 20h00 sera suivie d’une discussion en présence du réalisateur Richard Copans.

MONSIEUR DELIGNY, vagabond efficace

Richard COPANS - documentaire France 2019 1h35 - avec les voix de Jean-Pierre Darroussin, Mathieu Amalric, Sarah Adler...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

MONSIEUR DELIGNY, vagabond efficaceLa rencontre entre Fernand Deligny, éducateur spécialisé devenu pédagogue novateur et respecté de tous, et Richard Copans, grand directeur de la photographie devenu un des plus importants documentaristes français, remonte à 1974.
Richard Copans, jeune cinéaste militant membre du collectif Ciné Lutte, vient filmer dans les Cévennes une de ces oasis que Fernand Deligny a créées pour de jeunes autistes. Loin de l’enfermement asilaire ordinairement pratiqué, ceux-ci évoluent librement au cœur de la nature. En fait Copans ne filmera pas grand chose mais guidera le travail de Renaud Victor, un jeune cinéaste autodidacte proche de Deligny qui réalisera ainsi Ce Gamin-là, film emblématique sur le travail du pédagogue. Quinze ans plus tard, Richard Copans produira d’ailleurs Fernand Deligny, à propos d’un film à faire, autre documentaire de Renaud Victor sur Deligny.

Il y a quelques années, Richard Copans retrouve un couple d’éducateurs qui vit toujours dans les Cévennes, avec les mêmes autistes qui ont vieilli en même temps qu’eux. Quarante-cinq ans de compagnonnage devaient tout naturellement aboutir à un film et le voici : passionnant !
Monsieur Deligny, vagabond efficace débute par une très belle séquence tournée au cœur du lieu d’accueil, au moment du lever et du petit-déjeuner : les pensionnaires autistes s’affairent efficacement, dans un ballet parfaitement coordonné, et semblent pouvoir aisément se passer des soignants. La scène dégage une impression magnifique de sérénité, à vingt mille lieues des clichés psychiatriques.
Puis nous revenons quatre-vingt ans en arrière, en 1938 : Fernand Deligny est instituteur dans l’immense unité psychiatrique d’Armentières dans le Nord, où l’enfermement et la médicalisation à outrance des jeunes autistes sont de mise. Le jeune instit va faire exploser ce carcan avec la complicité de quelques infirmiers et proposer activités sportives et culturelles à ces enfants qu’on dit perdus. Il quittera plus tard l’institution pour suivre à Lille des jeunes délinquants au passé déjà lourd dont il s’empresse de brûler le dossier judiciaire et médical, pour repartir à zéro…
Peu après, Deligny crée un peu partout en France des lieux d’accueil à la campagne pour ces jeunes gens perdus, à travers l’institution de La Grande Cordée. C’est à cette période que François Truffaut rédige son scénario des 400 coups autour du personnage très autobiographique d’Antoine Doinel. Truffaut, dont l’adolescence fut pour le moins agitée, connaît et respecte Deligny, qui va contribuer notamment à l’écriture de la scène finale du film. Dès lors Deligny va mettre le cinéma au cœur de sa pédagogie et de sa thérapie. Il acquiert une caméra et va tourner avec ses pensionnaires, les initiant à l’image, les amenant à jouer et à se mettre en scène. De ce travail naîtra au moins un film, Le Moindre geste, diffusé en salle en 1971.

Le film merveilleux de Richard Copans croise archives, lectures de textes éclairants de Deligny par l’excellent Jean-Pierre Darroussin, et extraits de films qui retracent le travail extraordinaire de cet homme trop peu connu.

« Fernand Deligny est un homme habité par les images, habité par le désir de faire du cinéma. Pendant près de 40 ans, souvent sans moyens, et presque sans argent, il va articuler ses expériences de vie avec les adolescents avec des essais cinématographiques.
« Je suis le narrateur de ce film. Sans doute parce que j’admire la constance de ses initiatives, parce que j’y vois la quête d’une liberté, et aussi, parce que, au cours de mes quinze années de voisinage, je me suis nourri de sa réflexion sur l’image. C’est un film à deux voix, celle de Deligny et la mienne, réunies par l’amour du cinéma » Richard COPANS