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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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OSKAR ET LILY

Écrit et réalisé par Arash T. RIAHI - Autriche 2019 1h42 VOSTF - avec Leopold Pallua, Rosa Zant, Christine Ostermayer, Alexandra Maria Nutz... D'après le roman Oskar und Lilli de Monika Helfer.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

OSKAR ET LILYCe très beau et très attachant Oskar & Lily est le second film de fiction d'Arash T. Riahi, cinéaste né en Iran et Viennois d'adoption depuis 1982. Il arrive onze ans après le premier, Pour un instant la liberté, pourtant très remarqué, récompensé dans moult festivals… et programmé chez nous en 2009. On espère qu’il faudra attendre moins longtemps avant de découvrir Une histoire de cœur, actuellement en écriture, troisième volet de ce que le réalisateur considère comme une trilogie.



Pendant ces onze ans de course d'obstacles, le réalisateur n’a malgré tout pas chômé, tournant trois documentaires sur l’exil, les exilés, en particulier les enfants déracinés dont il fit partie. C’est dire combien son œuvre est nourrie de son expérience, de sa personnalité, de son humour insubmersible. C’est ce qui lui confère sa véracité puissante, loin de tout misérabilisme, profondément émouvante sous sa légèreté affichée. C’est un cinéma combatif, fort d'une invincible bienveillance, qui fait la part belle aux songes, aux rires, comme ultimes armes pour ne pas sombrer, ne pas baisser les bras.

L’histoire d’Oskar et Lily, c’est surtout celle d’Ortsa et Leïla : leurs prénoms de naissance – trop stigmatisants, trop représentatifs de leur pays d’origine qu’ils ont à peine connu, la Tchétchénie, de ce père qu’ils n’ont plus revu –, ils les ont abandonnés derrière eux comme on se défait d’une vieille chiffe usée. Du haut de leur jeune âge déjà lucide (Lily doit avoir une douzaine d'années, Oskar huit ans à peu près), ils en rigolent. C’est comme une pratique de self-défense, une gymnastique quotidienne, un mécanisme bien huilé : il faut se jouer de tout, surtout de ce que l’on redoute. Comme d’autres naufragés de la misère, ils se sont appliqués à apprendre une nouvelle langue, de nouvelles mœurs, toujours prêts à mordre la vie à pleines dents. Alors ce jour-là, quand la police débarque dans leur minuscule appartement, le frère et la sœur sont prêts à sortir leurs crocs. Ils ont beau être des mômes, ils ont la rage au corps de ceux qui ont peu à perdre et la langue bien pendue de ceux qui en ont déjà trop vu. Ils captent en un clin d’œil ce qui se passe : ces adultes imposants, ces défenseurs, sur le papier, de la veuve et des orphelins (qu’ils sont pourtant !) sont là pour les expulser, loin de l’Autriche, ce pays refuge qu’en six ans ils ont appris à aimer, qui est devenu le leur.

Heureusement leur génitrice ne tarde pas à arriver. Les voilà désormais trois à faire front face aux représentants d’un pouvoir aveugle et sourd. Le répit sera de courte durée, car pour les mettre à l’abri, leur mère aura recours à un expédient d’une radicalité extrême… Le grand poster bariolé du salon, témoin silencieux de ces scènes de la tragédie humaine, ressemble désormais à une arche de Noé affolée, tandis que nos deux oisillons, livrés à eux-même, n’ont pour toute bouée de secours que leur solidarité et leur fraternité. Il ne viendrait à aucun humain sensé l’idée de séparer ces deux-là qui s’aiment, se soutiennent. Mais un système administratif n’a ni cerveau ni cœur et ceux qui travaillent pour lui finissent parfois par ne plus écouter les leurs. On trouvera pour chacun une famille d’accueil cosy, une nouvelle maman aimante (mais qu’est devenue la leur ?), avec pour toute consigne de ne pas laisser les deux mômes communiquer. C’est compter sans la magie de la vie, sans la puissance de l’amour, sans la volonté farouche de retrouver leur mère, sans les belles rencontres, en particulier celle avec Erika, une grand-mère certes parkinsonienne mais radieuse, malicieuse et belle à croquer !