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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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THE CLIMB

Michael Angelo CORVINO - USA 2019 1h36 VOSTF - avec Kyle Marvin, Michael Angelo Corvino, Gayle Rankin, Talia Balsam, Judith Godrèche... Scénario de Michael Angelo Corvino et Kyle Marvin.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

THE CLIMBÇa commencerait presque comme une blague nulle : « c'est l'histoire de deux Américains qui font du vélo sur les routes de France, et dont l'un avoue à l'autre qu'il a couché avec sa future femme… » ; et de fait lorsque Mike apprend à Kyle, son ami de toujours, qu'il entretient une relation avec sa promise, on s'attend à ce que ces deux-là en viennent aux mains, explication virile et chute triviale. Et puis non, rien de tout ça : les deux compères continuent l'ascension du Col de Vence… Oh bien sûr, Kyle menace bien d'étriper Mike si jamais il le rattrape – c'est justement pour ça que Mike a attendu un raidillon bien traître avant de passer aux aveux ! – mais il ne viendrait à l'idée d'aucun des deux de rompre ici leur relation. Dès cette scène d'ouverture, à la fois banale et fantasque par sa cocasserie, tout est dit ou presque de la nature du lien – un peu toxique mais indéfectible – qui rapproche ces deux olibrius par-delà les années.

Cette amitié cabossée, c'est le centre du film. Écrit par le réalisateur-acteur Michael Angelo Corvino avec la complicité de l'autre acteur principal Kyle Marvin, lointainement (on l'espère !) inspiré de leur propre amitié et nourri d'anecdotes plus ou moins autobiographiques, The Climb dresse le portrait d'un duo de trentenaires inséparables et que pourtant tout sépare, à commencer par leur caractère : Kyle, le bon gars, toujours prêt à recoller les morceaux, à voir le bon côté des choses, à pardonner les excès de son alter-ego, et Mike, le passionnel, l'excessif, obstiné jusqu'à la déraison, le genre de type capable d'interrompre un mariage pendant le traditionnel échange de vœux pour s'opposer à l'union des tourtereaux parce qu'il considère que la demoiselle n'est pas à la hauteur de l'époux… Une bombe à retardement toujours prête à exploser, Mike, mais paradoxalement le plus fidèle des amis, prêt à attendre toute sa vie qu'on lui pardonne ses conneries plutôt que de tirer un trait sur Kyle. Ça en fait, du temps…
… et le temps justement est l'autre grande affaire de ce film, celui qui passe pour les personnages – chaque scène ou presque est séparée de la suivante par un intermède musical censé figurer le passage des années et les variations de l'état psychologique des protagonistes – et celui de l'action elle-même : filmé en autant de plans-séquences que l'histoire compte de chapitres, The Climb nous immerge dans le chaos de leur quotidien, de leurs disputes, de leurs doutes, de leurs fous-rires, de leurs brouilles puis de leurs retrouvailles, alors qu'autour d'eux le monde change et vieillit : des mariages ratés, des parents disparus, des enfants qui grandissent… Ainsi, par l'élégance discrète de sa mise en scène, Corvino nous fait ressentir certains sentiments d'une profondeur et d'une subtilité qu'on ne s'attendait pas à trouver dans une comédie a priori aussi légère : celui de la vie qui passe, vous laisse un pincement mélancolique au cœur et un sourire un peu triste aux lèvres.

Admirateur déclaré du cinéma européen, Corvino est parvenu à extraire l'essence des comédies classiques du vieux continent, de Lubitsch, Monicelli, Tati et Etaix (les personnages visionnent un extrait du Grand amour !) pour l'injecter dans un canevas hérité des « screwball comedies » américaines. Et par on ne sait quel miracle, la greffe prend ! Alors, pour paraphraser un sage d'un autre temps, laissez-vous tenter par ce beau roman, cette belle histoire : une « bromance » d'aujourd'hui…