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Le blog des profondeurs...
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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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VOIR LE JOUR

Marion LAINE - France 2019 1h31 - avec Sandrine Bonnaire, Aure Atika, Brigitte Roüan, Kenza Fortas, Sarah Stern, Alice Botté... Scénario de Marion Laine, avec la collaboration de Julie Bonnie et Laura Piani, d’après le roman de Julie Bonnie, Chambre 2.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

VOIR LE JOURAvant d’être une belle histoire d’amour et d’amitié entre des femmes toutes plus lumineuses les unes que les autres, Voir le jour est un vibrant hommage aux soignantes. Qui tombe à pic, pas besoin de grand discours pour le souligner. Sans en avoir l’air, et sans en faire son sujet central, c’est un film qui résonne comme un plaidoyer pour une médecine plus humaine, plus à l’écoute de celles et ceux qui la font vivre au quotidien. Car elles bossent dur, les filles, dans cette maternité d’un grand hôpital marseillais, elles enchaînent les gardes, de jour, de nuit, on ne dort pas as assez mais tant pis, ça fait des heures en plus pour boucler les fins de mois difficiles. Elles ont chacune leur histoire, leur tempérament, leurs blessures, elles se serrent les coudes, parfois ça fait du bien, parfois des étincelles. Malgré le peu de reconnaissance et l’incroyable responsabilité qui repose sur leurs épaules, elles continuent à aimer leur métier.

Jeanne est l’une d’entre elles. Pas la plus syndiquée, pas la plus loquace non plus, elle est plutôt du genre discrète. Un peu en retrait, ailleurs, elle entretient une forme de douce distance vis-à-vis des collègues, et ça ne pose de problème à personne. Jeanne fait son boulot et elle le fait plus que bien : le monde des nouveaux-nés lui convient à merveille. Avec les bébés, pas besoin de mots ni d’argumentaire, ni négociations, ni promesses jamais tenues, pas besoin de gagner une bataille ou simplement la confiance : tout se joue à l’instinct, au gré des émotions et des corps qui se touchent, se respirent, se protègent. Mais le monde extra-utérin est une drôle de galaxie : on y brandit des grands mots comme « rentabilité », « efficacité », « rendement », « réduction des lits », « compression des effectifs », on souhaite aussi largement y pratiquer les césariennes programmées, plus intéressantes, mieux gérables, plus lucratives. Les tensions sont ici d’autant plus palpables qu’un petit noyau dur, mené par une sage-femme, la charismatique Francesca (toujours formidable Brigitte Rouän), souhaite depuis de nombreuses années créer une maison de naissance : accompagner au mieux les mamans dans une approche naturelle de l’accouchement, tout en ayant la sécurité d’un plateau technique en cas de problème. Mais la direction ne voit pas les choses du même œil : prendre le temps d’accoucher, c’est perdre beaucoup d’argent. Le jour où un nouveau-né décède dans le service, toutes les tensions, toutes les histoires intimes, toute la fatigue accumulée vont ressurgir…
Mais pour Jeanne, c’est le passé qui revient la visiter. Il a un blouson de cuir et des airs de vieux rocker fatigué, dans son sillage flotte un parfum d’écume et de peau salée… Jellyfish était le nom du groupe dont elle était la chanteuse charismatique : sa vie d’avant, qu’elle a subitement mais sans regret abandonné le jour où elle est tombée enceinte.
On va alors comprendre un peu mieux ce qui fait la singularité de Jeanne : sa relation fusionnelle avec sa grande fille, au moment même où celle-ci s’apprête à quitter le nid, sa complicité avec Francesa, sorte de grande sœur ou de mère de substitution qui l’a guidée et accompagnée alors qu’elle était perdue…

Forte et gracieuse, fragile et rebelle, Sandrine Bonnaire porte le film, entourée d’une troupe formidable. À mi-chemin entre le film politique et le récit intimiste qui s’autorise même, et de manière plutôt futée et audacieuse, quelques flash-back ou digressions oniriques, Voir le jour est inspirant… puisse-t-il être vu par celles et ceux qui décident du sort de notre service public hospitalier.